Le Bois de Caures (VERDUN)21 et 22 février 1916
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Le Bois de Caures (VERDUN)21 et 22 février 1916
Le bois des Caures était défendu par le 56ème BCP et le 59ème BCP soit 1300 Hommes sous le commandement de l’énergique colonel Emile DRIANT (écrivain et homme politique qui bien qu’exempté à cause de son âge et son mandat de député s’engagea de nouveau en 1914). Ce dernier avait prévenu dès l'année précédente l'état major sur la faiblesse du secteur de Verdun.
La 21ème division allemande l’attaqua avec l’équivalent de quatre régiments soit 12 bataillons d’infanterie, soutenus par 40 batteries d’artillerie lourde, sept batteries de campagne et 50 minenwerfer. Le bombardement débuta le 21 février avant l’aube et se prolongea jusqu’au milieu de l’après-midi, lorsque les allemands lancèrent leurs patrouilles de combat dans ce qui restait du bois. Le jour baissait et il commençait à neiger. Pas plus d’un quart des chasseurs avaient survécu au bombardement, mais ils s’accrochèrent au terrain et contre-attaquèrent même pendant la nuit pour reprendre un poste perdu. Le 22 février, Les allemands bombardèrent à nouveau la position, puis attaquèrent en force, emportant l’un après l’autre les postes et les abris. DRIANT brûla ses documents , et évacua son poste de commandement . Il fut tué peu après. Les chasseurs avaient perdu 90% de leurs effectifs, mais leur résistance avait retardé de façon décisive la progression allemande.
Voici la copie de deux lettres que le colonel DRIANT avait écrit la veille du début de la bataille :
Le 20 février 1916,
Lettre à sa femme
Je ne t'écris que quelques lignes hâtives, car je monte là-haut, encourager tout mon monde, voir les derniers préparatifs; l'ordre du général Bapst que je t'envoie, la visite de Joffre, hier, prouvent que l'heure est proche et au fond, j'éprouve une satisfaction à voir que je ne me suis pas trompé en annonçant il y a un mois ce qui arrive, par l'ordre du bataillon que je t'ai envoyé.
À la grâce de Dieu! Vois-tu, je ferai de mon mieux et je me sens très calme. J'ai toujours eu une telle chance que j'y crois encore pour cette fois.
Leur assaut peut avoir lieu cette nuit comme il peut encore reculer de plusieurs jours. Mais il est certain. Notre bois aura ses premières tranchées prises dès les premières minutes, car ils y emploieront flammes et gaz. Nous le savons, par un prisonnier de ce matin. Mes pauvres bataillons si épargnés jusqu'ici! Enfin, eux aussi ont eu de la chance jusqu'à présent... Qui sait! Mais comme on se sent peu de chose à ces heures là.
* * *
Lettre à un ami
Ce soir je passe en revue tous ceux et toutes celles à qui je veux envoyer ma pensée avant l'assaut. Je parle de l'assaut ennemi que nous attendons de jour en jour et qui est certain maintenant, car le général J... est venu nous l'annoncer hier et nous dire qu'il comptait sur nous. Il peut y compter. Le Kronprinz qui a annoncé à ces quatre corps d'armée la prise de Verdun terminant la guerre, va savoir ce qu'il en coûte pour ne pas le prendre...
La 21ème division allemande l’attaqua avec l’équivalent de quatre régiments soit 12 bataillons d’infanterie, soutenus par 40 batteries d’artillerie lourde, sept batteries de campagne et 50 minenwerfer. Le bombardement débuta le 21 février avant l’aube et se prolongea jusqu’au milieu de l’après-midi, lorsque les allemands lancèrent leurs patrouilles de combat dans ce qui restait du bois. Le jour baissait et il commençait à neiger. Pas plus d’un quart des chasseurs avaient survécu au bombardement, mais ils s’accrochèrent au terrain et contre-attaquèrent même pendant la nuit pour reprendre un poste perdu. Le 22 février, Les allemands bombardèrent à nouveau la position, puis attaquèrent en force, emportant l’un après l’autre les postes et les abris. DRIANT brûla ses documents , et évacua son poste de commandement . Il fut tué peu après. Les chasseurs avaient perdu 90% de leurs effectifs, mais leur résistance avait retardé de façon décisive la progression allemande.
Voici la copie de deux lettres que le colonel DRIANT avait écrit la veille du début de la bataille :
Le 20 février 1916,
Lettre à sa femme
Je ne t'écris que quelques lignes hâtives, car je monte là-haut, encourager tout mon monde, voir les derniers préparatifs; l'ordre du général Bapst que je t'envoie, la visite de Joffre, hier, prouvent que l'heure est proche et au fond, j'éprouve une satisfaction à voir que je ne me suis pas trompé en annonçant il y a un mois ce qui arrive, par l'ordre du bataillon que je t'ai envoyé.
À la grâce de Dieu! Vois-tu, je ferai de mon mieux et je me sens très calme. J'ai toujours eu une telle chance que j'y crois encore pour cette fois.
Leur assaut peut avoir lieu cette nuit comme il peut encore reculer de plusieurs jours. Mais il est certain. Notre bois aura ses premières tranchées prises dès les premières minutes, car ils y emploieront flammes et gaz. Nous le savons, par un prisonnier de ce matin. Mes pauvres bataillons si épargnés jusqu'ici! Enfin, eux aussi ont eu de la chance jusqu'à présent... Qui sait! Mais comme on se sent peu de chose à ces heures là.
* * *
Lettre à un ami
Ce soir je passe en revue tous ceux et toutes celles à qui je veux envoyer ma pensée avant l'assaut. Je parle de l'assaut ennemi que nous attendons de jour en jour et qui est certain maintenant, car le général J... est venu nous l'annoncer hier et nous dire qu'il comptait sur nous. Il peut y compter. Le Kronprinz qui a annoncé à ces quatre corps d'armée la prise de Verdun terminant la guerre, va savoir ce qu'il en coûte pour ne pas le prendre...
mrnouillat- Messages : 1148
Date d'inscription : 14/11/2012
Age : 52
Localisation : BOURGES
Re: Le Bois de Caures (VERDUN)21 et 22 février 1916
Merci Seb, car je ne connaissais pas ce grand monsieur de l'histoire Française...
franklin- Messages : 100
Date d'inscription : 20/11/2015
Re: Le Bois de Caures (VERDUN)21 et 22 février 1916
Hélas, il faut toujours poser les (bonnes) questions avant qu’il ne soit trop tard.
Ado, cela ne m’intéressait pas, mais je sais quand même que mon grand-père était au 2e BCP stationné à "Lunétrou" juste avant la guerre. Il a eu de la chance, un peu "cassé" quand même, mais était à la fin de la guerre un des très rares survivants de son bataillon. Je sais aussi qu’en 40, travaillant à l’arsenal de Cherbourg, il a vu les Allemands arriver dans cette ville. Et je n’en sais guère plus !
Alors les jeunots n’hésitez pas à parler avec vos anciens !
Ado, cela ne m’intéressait pas, mais je sais quand même que mon grand-père était au 2e BCP stationné à "Lunétrou" juste avant la guerre. Il a eu de la chance, un peu "cassé" quand même, mais était à la fin de la guerre un des très rares survivants de son bataillon. Je sais aussi qu’en 40, travaillant à l’arsenal de Cherbourg, il a vu les Allemands arriver dans cette ville. Et je n’en sais guère plus !
Alors les jeunots n’hésitez pas à parler avec vos anciens !
Re: Le Bois de Caures (VERDUN)21 et 22 février 1916
Merci pour le partage.
niko- Messages : 1116
Date d'inscription : 18/03/2014
Age : 54
Localisation : Neuilly sur Marne
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