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1879 - La bataille d'Isandhlwana

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1879 - La bataille d'Isandhlwana Empty 1879 - La bataille d'Isandhlwana

Message  Eric Mer 23 Oct - 9:10

La bataille d'Isandhlwana est une bataille livrée le 22 lanvier 1879 en Afrique du Sud, pendant la guerre anglo-zouloue (1879), et qui s'est soldée par l'une des plus grandes défaites coloniales britanniques.
L'Isandhlwana (également nommée Isandlwana ou Isandula) est une colline isolée dans la province du Kwazoulou-Natal. Isandhlwana veut dire la colline qui ressemble à un bœuf.
Une armée de plus de 20 000 zoulous, commandée par Ntshingwayo Khoza et Mavumenggawa Kamdlela Ntuli, balaie six compagnies du 24e régiment d'infanterie britannique, un contingent de volontaires du Natal et des auxiliaires Basotho, soit 1 700 hommes environ, sous les ordres du colonel Durnford et du lieutenant-colonel Pulleine.

L'origine du conflit

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Bartle Frére

La guerre anglo-zouloue de 1879 trouve son origine dans la politique agressive de Sir Henry Batle Frére, "High Commissioner" (haut commissaire) des possessions britanniques en Afrique du Sud. Administrateur colonial de grande expérience, il est envoyé au Cap en 1877 afin de réaliser la réunion des colonies britanniques, des républiques boers et des royaumes africains dans une Confédération unique dirigée par le gouvernement du Royaume-Uni, très intéressé par la région depuis la découverte de diamants à Kimberley en 1868. Rapidement Bartle Frere conclut que le royaume zoulou est un obstacle à la mission qui lui est assignée et il est persuadé que le roi  Cetshwayo kaMpande appuie la vague de mécontentement des populations africaines qui secoue alors l'Afrique du Sud . En dépit des avis contraires de son gouvernement, déjà engagé dans une guerre difficile en Afghanistan et très inquiet par la tournure prise par la crise qui oppose à la même période la Russie et l'Empire ottoman dans les Balkans,, et qui par conséquent prône la modération et la négociation avec les Zoulous pour ne pas multiplier les conflits, Bartle Frere estime que l'épreuve de force est inéluctable et que les troupes dont il dispose sont suffisantes pour y faire face avec succès 4. Il recherche donc toutes les occasions de précipiter les évènements. À la suite d'un incident frontalier survenu en juillet 1878 et lors duquel deux femmes indigènes fuyant le pays zoulou, sont rattrapées en territoire britannique et exécutées par leurs poursuivants devant les soldats anglais, il envoie le 11 décembre un ultimatum à Cetshwayo kaMpande, par lequel il exige outre la livraison des coupables (qui ont déjà été jugés selon les lois zouloues) et le paiement d'une importante rançon en tête de bétail, le démantèlement et le désarmement partiel de l'armée zouloue, la rectification des frontières ainsi que la désignation d'un résident britannique en pays zoulou, avec voix au grand conseil de la nation zouloue. Cela signifie de facto la perte pour le pays zoulou de son indépendance et son assujettissement à un statut d'État-vassal. Bartle Frere donne 30 jours à Cetshwayo pour accepter ses exigences étant précisé que tout refus serait assimilé à un casus belli. Cetshwayo ne répond pas.

L'armée zouloue et sa tactique

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Cetshwayo
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1879 - La bataille d'Isandhlwana Magnify-clip
Schéma de la tactique zouloue avec enveloppement de l'adversaire par les ailes

Créée par Chaka au début du XIXe siècle, l'armée ou impi zouloue est la plus puissante machine de guerre à laquelle vont se confronter les Britanniques en Afrique Australe. En 1879, à l'ouverture des hostilités, le roi Cetshwayo dispose d'une armée de 55 000 hommes, enrôlés par tranche d'âge dans 33 régiments ou amabutho (singulier, ibutho). Toutefois, seuls 40 000 hommes sont immédiatement opérationnels. Les guerriers sont principalement armés d'une sagaie à large lame (l'iklwa) et d'un grand bouclier en cuir. Devant la menace britannique croissante, Cetshwayo commence à acheter des armes à feu et l'armée zouloue possède plus de 5 000 mousquets et fusils, de piètre qualité cependant. Cela étant, parfaitement préparés au combat à l'arme blanche et au corps à corps, les guerriers zoulous ne sont pas entraînés au maniement des armes à feu et de surcroit, nombreux sont parmi eux, ceux qui tiennent leurs fusils à bout de bras pour tirer, afin d'éviter de subir le recul désagréable de l'arme, ce qui bien évidemment préjudicie notablement à la précision!
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Zoulous du Natal en habit traditionnel

La tactique de combat de l'armée zouloue a été portée à son apogée par Chaka, et lui a permis d'imposer son hégémonie dans la région. Aux qualités traditionnelles de courage et de mobilité des armées africaines, il a ajouté l'organisation et l'entrainement, transformant un ost indiscipliné en unité de combat particulièrement redoutable, reposant sur un système régimentaire. Pendant la bataille, l'armée zouloue se présente en arc de cercle face à son adversaire. Au centre (la poitrine), se tiennent les régiments aguerris, sur les ailes (ou cornes, comme les nomment les zoulous) sont placés les régiments de jeunes guerriers. Ceux-ci ont pour mission de mettre à profit leur vitesse et leur agilité pour déborder l'ennemi en l'attaquant sur les flancs tout en essayant de l'encercler alors que les guerriers de la poitrine l'engagent de face. Derrière la poitrine, et tournant le dos à la bataille afin de garder leur calme, des régiments de vétérans (les reins) se tiennent en réserve, n'intervenant que pour faire basculer l'affrontement vers la victoire. Chaque homme connaît sa place, les gestes et les manœuvres ayant été répétés indéfiniment, comme dans les armées occidentales, jusqu'à devenir des automatismes.
L'armée zouloue est loin d'être invincible, les Boers l'ont ainsi sévèrement étrillée à la bataille des Blood River en 1838, mais elle n'est certainement pas à négliger ou sous-estimer. Les Britanniques qui comptent sur leur puissance de feu pour gagner rapidement le conflit vont en faire l'amère expérience.



Le plan de campagne britannique et la stratégie zouloue

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L'armée britannique pénètre au Zoulouland.

Le 9 janvier à minuit, l'ultimatum britannique expire ; à l'aube du 11 janvier, les premières unités de l'armée d'invasion, qui compte environ 13 000 hommes (5 000 réguliers, 2 000 volontaires à cheval, 6 000 auxiliaires indigènes), pénètrent en territoire zoulou. Cette armée est placée sous le commandement du général Frédéric Thesiger second baron de Chelmsford dont la stratégie est simple : attaquer Ulundi, la capitale zouloue (appelée " Kraal Royal") pour tenter à la fois de capturer Cetshwayo et d'anéantir son impi.
Pour mener à bien ces objectifs, Chelmsford décide de lancer son offensive sur trois fronts et divise en conséquence son armée en plusieurs colonnes. À l'aile droite, une première colonne, confiée au colonel Pearson, doit franchir la Tugela, établir un camp provisoire, puis lancer des reconnaissances sur la route d'Ulundi. Au centre, la colonne principale qui campe à Rorke's Drift, et commandée par Chelmsford lui-même et le colonel Glyn, doit se diriger directement sur Ulundi et accrocher le gros des forces zouloues. À gauche, une troisième colonne (colonel Wood) doit traverser la Blood River (ou Ncome), affluent de la Tulega, et refermer la tenaille. Chacune de ces colonnes est assez forte pour être en mesure de défaire l'armée zouloue sans avoir besoin du soutien des deux autres.
Enfin, Chelmsford qui ne méconnait pas le risque d'une attaque zouloue en territoire britannique, confie une quatrième colonne au colonel Durnford avec pour mission de rester en réserve au Natal et d'assurer la surveillance active de la frontière pour prévenir toute éventualité. Une cinquième colonne, commandée par le colonel H. Rowlands, s'installe à Luneburg au Transvaal, annexé par le Royaume-Uni depuis 1877, afin là aussi de prévenir toute offensive zouloue mais aussi de surveiller les éventuels opposants locaux à la domination britannique.
Cetshwayo de son côté ne veut pas la guerre, trop conscient de la supériorité militaire de ses adversaires. Cependant l'invasion de son territoire rendant celle-ci inéluctable, il ordonne à ses guerriers d'aller au-devant de l'ennemi mais leur interdit de pénétrer au Natal. Il entend en effet mener une guerre essentiellement défensive afin de prouver son absence d'intention agressive.
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Guerriers zoulous, 1879

L'effort principal de son armée, dont il donne le commandement au chef Ntshingwayo kaMahole Khoza, porte sur la colonne du centre, considérée à juste titre comme la plus puissante et la plus dangereuse, tandis que la marche des deux autres colonnes doit être ralentie par des attaques de harcèlement menées par les guerriers résidant dans les régions qu'elles traversent.

Les prémices

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L'escarmouche de la vallée de la Batshe, prise du kraal de Sihayo. 12 janvier 1879

Dès le 12  janvier, la première escarmouche est livrée. La route empruntée par la colonne centrale suit la vallée de la Batshe, fief de Sihayo kaXongo, l'un des vassaux de Cetshwayo et dont les hommes sont à l'origine des incidents de frontière justificatifs de l'ultimatum du 11 décembre. Le village de Sihayo est situé le long des pentes de collines abruptes, en forme de fer-à-cheval, et constitue une excellente position défensive. Sihayo est absent et son domaine est défendu par Mkhumbikazulu, l'un de ses fils, et entre 200 et 300 guerriers. L'attaque britannique est menée par les cavaliers du Natal Native Contingent. Accueillis par une fusillade, ils sont repoussés ; Chelmsford fait intervenir l'infanterie dont l'assaut, auquel se joignent les cavaliers, est irrésistible. Mkhumbikazulu est tué et ses guerriers dispersés. Une centaine de Zoulous sont tués ou blessés lors des affrontements alors que le Natal Native Contingent perd deux hommes et compte une douzaine de blessés dont deux officiers.
Le combat conforte les Britanniques dans leur conviction que la victoire sera aisée. Les Zoulous ont combattu bravement mais ils n'ont pas tenu devant la puissance de feu et le professionnalisme de leurs adversaires et cela malgré l'avantage du terrain dont ils disposaient.
Pour des raisons logistiques, l'avance de la colonne est supendue jusqu'au 20 janvier et elle retourne à Rorke's Drift. En effet, les pluies de décembre ont détrempé le sol et la route s'avère impraticable pour les lourds chariots et le train d'artillerie. De surcroit, les hommes du génie doivent préparer des passages guéables pour permettre aux troupes de franchir la Batshe ou la Manzymnyama. Le 20 au matin, Chelmsford donne l'ordre du départ et l'armée arrive dans l'après-midi au pied d'Isandhlwana où elle fait halte et établit un camp. Celui-ci est dressé sur une pente douce, face à la direction d'Ulundi, devant la montagne, sur un site découvert qui offre une excellente visibilité. C'est un vaste champ de tentes dépourvu de la moindre fortification. Aucune tranchée n'est creusée, le sol trop rocailleux ne le permet pas et les chariots sont réunis dans un col à proximité plutôt que d'être installés en cercle, autour du bivouac, à la mode des laager boers, pour en assurer la sécurité.
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L'armée britannique en déplacement en territoire zoulou.

Le 22 janvier, des éclaireurs repèrent des forces zouloues dans les collines du Nkandhla, à l'est du camp. Très tôt dans la matinée, Chelmsford part avec trois mille hommes à leur rencontre et confie le commandement du camp au lieutenant-colonel Pulleine. Avant son départ, il envoie un message au colonel Durnford pour lui demander de rallier Isandhlwana au plus tôt, avec sa colonne. Les ordres qu'il donne à ce dernier sont vagues et il semble qu'il ait surtout désiré restreindre son autonomie en intégrant ses troupes dans la colonne principale car quelques jours plus tôt, Durnford avait en effet entrepris de son propre chef une reconnaissance en terrain ennemi, sans l'aval de Chelmsford.
Peu après le départ de Chelmsford, plusieurs centaines de Zoulous apparaissent à proximité du camp. Ils se contentent d'observer et se retirent tandis que Pulleine met ses hommes en alerte. Durnford arrive vers 10 heures du matin à Isandhlwana. Il s'attendait à trouver sur place des ordres plus explicites mais son attente est déçue. Cependant, plus ancien et plus gradé que Pulleine, il se trouve de facto commandant du camp. Considérant que les Zoulous aperçus peuvent constituer une menace tant pour le camp que pour les arrières de la colonne de Chelmsford, il décide d'aller avec ses hommes en reconnaissance. S'il prend acte du refus de Pulleine de renforcer ses effectifs avec des troupes de la garnison, il lui signifie clairement qu'il escompte son soutien en cas d'accrochage sérieux avec l'adversaire. À 11 heures 30, Durnford commence sa reconnaissance. Il a envoyé les lieutenants Raw et Roberts avec deux escadrons du Natal Native Horse explorer le sommet d'une crête susceptible d'être utilisée par les Zoulous car elle est proche du camp et le domine, tandis qu'avec le reste de ses hommes, il progresse dans la plaine en longeant les parois de la crête. Pullaine fait suivre les cavaliers de Raw et Roberts par une compagnie du 24e régiment d'infanterie, commandée par le capitaine Cavaye, afin de sécuriser ces hauteurs. Arrivés au sommet, Raw et Roberts débouchent sur un plateau herbeux où ils constatent la présence de groupes épars de guerriers ennemis et de jeunes garçons qui surveillent des petits troupeaux de bœufs et qui se retirent précipitamment dès qu'ils les voient. Poursuivis, les vachers conduisent leurs bêtes en lisière du plateau dont ils dévalent les pentes. Les cavaliers s'arrêtent net: au pied du plateau, tranquillement assise, une armée de plus de 20 000 guerriers est là.
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Vue de la colline d'Isandlwana et du champ de bataille.


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La bataille d'Isandhlwana .
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Anthony Durnford vers 1870

Les conséquences

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Emplacement d'ossuaires britanniques à Isandlwana

Si Isandhlwana fut un succès tactique pour les Zoulous il s'est avéré une victoire à la Pyrrhus, de surcroit dans l'esprit de Cetshwayo cette victoire devait clore la guerre. Pour le public et l'armée britannique par contre cette défaite humiliante exacerba le désir de vengeance, il ne s'agissait plus alors de conquérir des terres mais bien de venger un affront dans le sang zoulou. Lord Chelmsford en jouant sur le chauvinisme n'eût aucun mal a trouver des volontaires qui s'enrôlèrent pour mater le royaume zoulou et le faire disparaître en tant que tel. C'est avec des troupes fraîches et plus nombreuses, plus d'artillerie, plus de moyens logistiques, mais surtout un esprit nouveau qu'il repartit à la conquête du Zoulouland.Les Britanniques prirent toutes les précautions nécessaires et finirent par écraser le royaume zoulou.

Ordre de bataille

Armée britannique

  • 5 compagnies du 1er bataillon du 24th foot Regiment (South Wales Borderers)
  • 1 compagnie du 2e bataillon du 24th foot Regiment (South Wales Borderers)
  • 70 hommes et 2 canons de 7 livres de la 3e brigade de la Royal Artillery
  • Natal native horse (principalement des cavaliers basutos)
  • des éléments des Newcastle Mounted Rifles, des Buffalo Border Guard et des Natal Carbineers


Armée zouloue


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Monument dédié à l'impi zoulou

  • Corne gauche (6 000 hommes environ)

    • Régiment uVe
    • Régiment iNgobamakhosi


  • Poitrine (8 000 hommes environ)

    • Régiment uNokhenke
    • Régiment uKhandempemvu ou uMcijo


  • Corne droite (4 000 hommes environ)

    • Régiment udududu
    • Régiment iMbube
    • Régiment iSangqu


  • Réserve (3 000 hommes)

    • Régiment iNdluyengwe
    • Régiment uThulwana
    • Régiment uDloko
    • Régiment iNdlondlo


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A bientot.


Dernière édition par eric1 le Mer 23 Oct - 10:11, édité 11 fois (Raison : ns les Balkans,)
Eric
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