1552 Siège de Metz ou le cauchemard de Charles Quint
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1552 Siège de Metz ou le cauchemard de Charles Quint
Le siège de Metz, se déroule d'octobre 1552 aux premiers jours de janvier 1553, et se conclut par une défaite cinglante du Saint Empire romain germanique et par l’occupation de Metz par les troupes françaises.
Sommaire
Le voyage d’Allemagne
Avec le soutien des princes luthériens, ligués contre Charles Quint, Henri II organise son " voyage d'Allemagne ", une expédition tournée contre le Saint-Empire romain germanique. Sous les ordres du connétable Anne de Montmorency, les troupes d’Henri II s’emparent, sans combattre, de Toum et de Metz, où celui-ci bénéficie du concours de certains échevins francophiles. Henri II fait son entrée solennelle à Metz le 18 avril 1552. Les Messins l’accueillent sans joie, reprochant aux maîtres échevins messins, les paraiges, d’avoir trahi la cité messine. La ville est toutefois soumise, sous le ferme contrôle des hommes de Montmorency. Le 22 avril, Henri II reprend sa route vers le Rhin, laissant à Metz 3 400 hommes. Vers le 20 mai, il rebrousse chemin, occupe Verdun , avant de rentrer en France. Ainsi s’achève la " chevauchée d'Austrasie ".
Encerclement impérial
Plan de Metz assiégé par Charles Quint
Pour laver l’affront des princes luthériens et du roi de France, Charles Quint marche sur Metz le 1er septembre 1552. Le 23 octobre, les troupes impériales atteignent Boulay et Thionville, au nord de Metz. Début novembre, 50 000 impériaux, armés de cent à cent-cinquante canons, renforcés par les 12 000 soldats du margrave Albert de Brandebourg investissent les faubourgs de Metz. Comme le montre un plan de Sébastien Leclerc, les campements de l’armée impériale, parsemés autour de la ville, forment une ligne pratiquement infranchissable : les Brabançons et les Italiens tiennent le nord-est, les Allemands et les Tchèques tiennent l’est et le sud-est, les Espagnols et l’artillerie impériale, les côtés sud et sud-est, les troupes du magrave de Brandebourg, les positions situées à l’est.
Fortifications françaises
Chargé le 17 août 1552 par Henri II de la défense de la ville, le lieutenant-général François de Guise fait raser cinq des faubourgs, dont les faubourgs de Saint-Arnould et de Saint-Thiébault, et une quarantaine d’édifices religieux, dont les monastères de Saint-Clément, de Saint-Arnould, afin de faciliter la défense de la cité. Il avait en outre fait élever un boulevard d’artillerie en terre, du côté de Bellecroix, et avait creusé un fossé en bordure de la Seille. Après avoir fait sortir de la ville les bourgeois messins par une ordonnance du 21 octobre, il emmagasine des vivres avant l’automne, pour soutenir un long siège. En novembre, François de Guise dispose de moins de 7 000 hommes, dont 1 000 pionniers et 700 cavaliers.
Pilonnage d'artillerie et combats
L’avant-garde de l’armée de Charles Quint, sous le commandement du duc d'Albe, encercle la ville le 19 octobre 1552. Pendant tout le mois de novembre, l’artillerie de Charles Quint pilonne la ville de Metz au sud-est des fortifications. Le bombardement commence le 9 novembre 1552, avec l’arrivée de l’empereur. Dans l’esprit des tournois médiévaux, des cavaliers brandebourgeois défient des cavaliers français, sans réel succès. Le 17 novembre 1552, une brèche d'une quarantaine de mètres est ouverte près de la porte Serpentoise, mais le doublement des remparts médiévaux ne permet pas aux Impériaux de tirer parti de cette canonnade. Le 27 et 28 novembre, les tirs endommagent, un peu plus à l'ouest, près de trois cents mètres de remparts, que les assiégés s'empressent aussitôt de renforcer.
Entrée d'Henri II dans la ville par la porte Serpenoise qu'il fera plus tard raser pour l'édification de la citadelle
Au cours du siège, la place reçoit ainsi près de 15 000 boulets de canons, sans succès décisifs. Les mines creusées par les Impériaux ne donnent pas plus de résultats, la terre étant détrempée par les intempéries et la nappe phréatique toute proche. Après près de deux mois de siège, les troupes impériales, composées d’Allemands, d’Espagnols, d’Italiens, de Tchèques, de Wallons et de Flamands souffrent du typhus, de la faim et du froid. Les désertions sont nombreuses dans les rangs des Impériaux. Fin décembre 1552, Charles Quint change de tactique. Dépité et malade et ayant perdu 30.000 hommes, il lève le siège le 1er janvier 1553 avec son armée décimée, et repart vers Thionville, qu’il atteint le 2 janvier. Les malades et les blessés, abandonnés sur place par les troupes impériales, seront diplomatiquement épargnés par les troupes françaises.
Occupation française
L’occupation française commence de facto. La « protection » de la France sur la Répiblique messine se traduit par l’implantation d’une forte garnison dans la cité et par la construction, en 1556, d’une puissante citadelle, à l’épreuve de l’artillerie. Malgré les prières des protestants messins à la Diète germanique, la question messine ne figura plus à l'ordre du jour des assemblées impériales après 1582. Bien que juridiquement toujours intégrée au Saint-Empire romain germanique, la ville restera dans les faits aux mains de la couronne de France, devenant française de jure en 1648, avec la signature des traités de Westphalie. Ce statu quo sera cependant remis en question par le traité de Francfort en 1871, après un nouveau siège de la ville, par les troupes allemandes.
A bientot
Sommaire
Le voyage d’Allemagne
Avec le soutien des princes luthériens, ligués contre Charles Quint, Henri II organise son " voyage d'Allemagne ", une expédition tournée contre le Saint-Empire romain germanique. Sous les ordres du connétable Anne de Montmorency, les troupes d’Henri II s’emparent, sans combattre, de Toum et de Metz, où celui-ci bénéficie du concours de certains échevins francophiles. Henri II fait son entrée solennelle à Metz le 18 avril 1552. Les Messins l’accueillent sans joie, reprochant aux maîtres échevins messins, les paraiges, d’avoir trahi la cité messine. La ville est toutefois soumise, sous le ferme contrôle des hommes de Montmorency. Le 22 avril, Henri II reprend sa route vers le Rhin, laissant à Metz 3 400 hommes. Vers le 20 mai, il rebrousse chemin, occupe Verdun , avant de rentrer en France. Ainsi s’achève la " chevauchée d'Austrasie ".
Encerclement impérial
Plan de Metz assiégé par Charles Quint
Pour laver l’affront des princes luthériens et du roi de France, Charles Quint marche sur Metz le 1er septembre 1552. Le 23 octobre, les troupes impériales atteignent Boulay et Thionville, au nord de Metz. Début novembre, 50 000 impériaux, armés de cent à cent-cinquante canons, renforcés par les 12 000 soldats du margrave Albert de Brandebourg investissent les faubourgs de Metz. Comme le montre un plan de Sébastien Leclerc, les campements de l’armée impériale, parsemés autour de la ville, forment une ligne pratiquement infranchissable : les Brabançons et les Italiens tiennent le nord-est, les Allemands et les Tchèques tiennent l’est et le sud-est, les Espagnols et l’artillerie impériale, les côtés sud et sud-est, les troupes du magrave de Brandebourg, les positions situées à l’est.
Fortifications françaises
Chargé le 17 août 1552 par Henri II de la défense de la ville, le lieutenant-général François de Guise fait raser cinq des faubourgs, dont les faubourgs de Saint-Arnould et de Saint-Thiébault, et une quarantaine d’édifices religieux, dont les monastères de Saint-Clément, de Saint-Arnould, afin de faciliter la défense de la cité. Il avait en outre fait élever un boulevard d’artillerie en terre, du côté de Bellecroix, et avait creusé un fossé en bordure de la Seille. Après avoir fait sortir de la ville les bourgeois messins par une ordonnance du 21 octobre, il emmagasine des vivres avant l’automne, pour soutenir un long siège. En novembre, François de Guise dispose de moins de 7 000 hommes, dont 1 000 pionniers et 700 cavaliers.
Pilonnage d'artillerie et combats
L’avant-garde de l’armée de Charles Quint, sous le commandement du duc d'Albe, encercle la ville le 19 octobre 1552. Pendant tout le mois de novembre, l’artillerie de Charles Quint pilonne la ville de Metz au sud-est des fortifications. Le bombardement commence le 9 novembre 1552, avec l’arrivée de l’empereur. Dans l’esprit des tournois médiévaux, des cavaliers brandebourgeois défient des cavaliers français, sans réel succès. Le 17 novembre 1552, une brèche d'une quarantaine de mètres est ouverte près de la porte Serpentoise, mais le doublement des remparts médiévaux ne permet pas aux Impériaux de tirer parti de cette canonnade. Le 27 et 28 novembre, les tirs endommagent, un peu plus à l'ouest, près de trois cents mètres de remparts, que les assiégés s'empressent aussitôt de renforcer.
Entrée d'Henri II dans la ville par la porte Serpenoise qu'il fera plus tard raser pour l'édification de la citadelle
Au cours du siège, la place reçoit ainsi près de 15 000 boulets de canons, sans succès décisifs. Les mines creusées par les Impériaux ne donnent pas plus de résultats, la terre étant détrempée par les intempéries et la nappe phréatique toute proche. Après près de deux mois de siège, les troupes impériales, composées d’Allemands, d’Espagnols, d’Italiens, de Tchèques, de Wallons et de Flamands souffrent du typhus, de la faim et du froid. Les désertions sont nombreuses dans les rangs des Impériaux. Fin décembre 1552, Charles Quint change de tactique. Dépité et malade et ayant perdu 30.000 hommes, il lève le siège le 1er janvier 1553 avec son armée décimée, et repart vers Thionville, qu’il atteint le 2 janvier. Les malades et les blessés, abandonnés sur place par les troupes impériales, seront diplomatiquement épargnés par les troupes françaises.
Occupation française
L’occupation française commence de facto. La « protection » de la France sur la Répiblique messine se traduit par l’implantation d’une forte garnison dans la cité et par la construction, en 1556, d’une puissante citadelle, à l’épreuve de l’artillerie. Malgré les prières des protestants messins à la Diète germanique, la question messine ne figura plus à l'ordre du jour des assemblées impériales après 1582. Bien que juridiquement toujours intégrée au Saint-Empire romain germanique, la ville restera dans les faits aux mains de la couronne de France, devenant française de jure en 1648, avec la signature des traités de Westphalie. Ce statu quo sera cependant remis en question par le traité de Francfort en 1871, après un nouveau siège de la ville, par les troupes allemandes.
A bientot
Eric- Messages : 7645
Date d'inscription : 15/11/2012
Age : 82
Re: 1552 Siège de Metz ou le cauchemard de Charles Quint
Sympa ce récit.
Et à la fin ce sont les français qui gagnent, ce qui ne gâche rien
Et à la fin ce sont les français qui gagnent, ce qui ne gâche rien
Ogier- Messages : 515
Date d'inscription : 15/11/2012
Age : 40
Localisation : Rueil-Malmaison
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