Du rififi au Tonkin
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Du rififi au Tonkin
Salut à tous.
Après la petite escapade dans le temps, voir le scénario précédent avec les paras anglais, nous revoilà sur cette bonne terre rouge du Tonkin avec l'ami RitterJack. Quelques tests lors de ce scénario, notamment les combats de nuit avec les fusées éclairantes. Pour rappel, à chaque début de tour, on jette un dé, 1-2-3, raté, il fait toujours nuit, la visibilité est tirée aux dés pour chaque tir, 4-5-6, on considère que tout le terrain est éclairé, pas de changement pour le tir. Les observateurs d'artillerie travaillent avec les cartes, donc pas de problème pour ajuster les tirs. L'objectif pour le joueur viet est de prendre le canon de 105 dans le point fortifié, victoire stratégique, présent dans le point sans avoir pris le canon, victoire tactique en fonction des pertes, sinon défaite. Pour le français, victoire stratégique rester maître du point fortifié, sinon victoire en fonction des pertes.
Le point fortifié est tenu par deux groupes de combat du 3ème REI avec un mortier de 81 et une mitrailleuse cal 30 et le QG avec médecin. Le tout placé caché. Les renforts, à partir du 3ème tour, (on ne les fera rentrer qu'au 4ème pour ne pas tomber trop vite sur les arrières des viets) sont composés de de véhicules et deux groupes de combat.
Les viets seront tous présents par choix de RitterJack dès le départ. 5 groupes de combat dont un inexpérimenté répartis en deux sections, canon sans recul de 75, un mortier de 120, bazooka, mitrailleuses etc. Allé, c'est parti... pour une nuit d'enfer!!!!!!!!!!!!
Le terrain, le "point fortifié":
La maison centrale représente le bâtiment du QG du poste. Les marqueurs français ne sont pas encore mis. Il y a en outre un champ de mines de 15cm sur 15 placé mais non positionné sur le terrain. A charge aux premiers viets de le trouver, hé hé!!!
"- Hé Müller, tu vois quelque chose?
- Rien "Kamarade", mais je les sens, j'ai le pif pour ça, crois-moi, cette nuit, ça va être leur fête... ou la nôtre..."
Müller, un ancien de la LVF dont on ignore si finalement, il n'était pas plutôt allemand qu'alsacien et Roger dit de Menilmuche sont inséparables. Le deuxième a expliqué à sa façon les bonnes manières pour parler à une "dame", à un souteneur de Ménilmontant. Par la suite, il a semble-t-il préféré s'engager à la Légion plutôt que de devoir expliquer à la police et aux amis du dit souteneur, comment celui-ci s'était retrouvé en petits morceaux dans une poubelle... Un romantique ce Roger...
"- Au moins, les nuits sont chaudes, c'est pas comme en 44, le temps de verser le schnaps et il était gelé dans ton godet...
- Vous allez la fermer, houai ?! Vous allez nous faire repérer, bande de "c..."
- A mon avis, ils savent où nous sommes sergent".
Les deux compères font partie depuis 6 mois du groupe du sergent Brûlot et s'entendent plutôt bien avec lui. Cette nuit, ils ont une place de choix pour être "aux premières loges". Planqués derrière la faible palissade, en cas d'attaque, ils prendront le choc en premier. Il en faut.
En combattants aguerris, les légionnaires savent que l'ennemi arrive. Déjà par instinct, on ne survit pas aux guerres sans lui, mais surtout parce que tous les bruits de la jungle viennent de s'interrompre subitement. La chaleur est moite, trempés dans leur tenue, ils essayent de se positionner de la manière la plus efficace possible. Dans le ciel, les étoiles brillent et eux attendent avec la placidité des vieux guerriers, les premiers obus. Ce qu'ils ignoreront toujours, c'est qu'ils échapperont de peu au tir d'artillerie préparatoire. L'ordre s'est doute perdu dans la complexité bureaucratique vietminh (en fait, un jet de dé égal à 1).
Cela n'empêche pas les fantassins viets de se positionner, tout en silence.
Tour 1:
A défaut de bombardement plus lourd, le mortier de ouvre le bal. Le chef de pièce a tous les détails du camp français et notamment l'emplacement de la tour de guet. C'est bien sûr son premier objectif. Malgré le soin des réglages de la pièce, la tour est épargnée des premiers projectiles.
Presque en même temps, un groupe de combat ennemi, le plus inexpérimenté, pénètre sur le champ de mines... en courant. Ce ne sont qu'explosions en cascade et terreur dans le groupe. Lorsque tout redevient calme seul le chef de groupe est encore debout. Tous ses hommes sont à terre en plus ou moins bon état. Malgré tout, son moral tient et il reste sur place.
De son côté, le mortier de 81 répond à son homologue sans plus de résultat...
... Et n'entrave en rien la progression de la marée humaine ennemie.
Tour 2:
Des fusées éclairantes fusent du camp français et retombent doucement au bout de leur parachute provoquant des ombres étranges et inquiétantes aux alentours immédiats. La forme qui vient de s'esquiver, est-elle celle d'un vietminh ou tout simplement d'un arbuste dont l'apparence change au gré des balancements des fusées?
Un autre groupe rebelle arrive près d'une ca-nha, cette fois-ci sans encombre.
Le mortier de 120 continue à harceler la tour parfaitement visible maintenant mais sans plus de résultat. Le chef de pièce s'imagine déjà l'ombre du commissaire politique s'approcher à grands pas...
Le vietminh depuis peu, a mis au point une tactique toute particulière. Il attaque les postes isolés censés protéger la RC4 et tend une embuscade aux troupes envoyées éventuellement en renfort. C'est exactement la mission de ce canon de 75 sans recul.
L'équipe du mortier français continue elle-aussi à enfiler les roquettes dans le tube. Les artilleurs ont parfaitement reconnu l'impact d'un 120 et se doivent de le faire taire d'autant que leurs amis observateurs et de la mitrailleuse cal 30 sont dans cette satanée tour. La sueur coule de leurs fronts et leurs piquent déjà les yeux.
Les tirs répétés commencent à marquer le sol autour du 120 tout en se rapprochant peu à peu.
- "Allé les gars, on change de coin, trop chaud ici, on va finir par s'en prendre une !"
C'est ainsi que le caporal Schmitt après avoir reçu l'autorisation fait descendre son équipe de mitrailleurs de la tour.
Tandis que le vietminh commence à investir les ca-nhas proches du périmètre français.
A bientôt les amis, pour la suite de ce combat dans la nuit noire et moite du Tonkin.
Après la petite escapade dans le temps, voir le scénario précédent avec les paras anglais, nous revoilà sur cette bonne terre rouge du Tonkin avec l'ami RitterJack. Quelques tests lors de ce scénario, notamment les combats de nuit avec les fusées éclairantes. Pour rappel, à chaque début de tour, on jette un dé, 1-2-3, raté, il fait toujours nuit, la visibilité est tirée aux dés pour chaque tir, 4-5-6, on considère que tout le terrain est éclairé, pas de changement pour le tir. Les observateurs d'artillerie travaillent avec les cartes, donc pas de problème pour ajuster les tirs. L'objectif pour le joueur viet est de prendre le canon de 105 dans le point fortifié, victoire stratégique, présent dans le point sans avoir pris le canon, victoire tactique en fonction des pertes, sinon défaite. Pour le français, victoire stratégique rester maître du point fortifié, sinon victoire en fonction des pertes.
Le point fortifié est tenu par deux groupes de combat du 3ème REI avec un mortier de 81 et une mitrailleuse cal 30 et le QG avec médecin. Le tout placé caché. Les renforts, à partir du 3ème tour, (on ne les fera rentrer qu'au 4ème pour ne pas tomber trop vite sur les arrières des viets) sont composés de de véhicules et deux groupes de combat.
Les viets seront tous présents par choix de RitterJack dès le départ. 5 groupes de combat dont un inexpérimenté répartis en deux sections, canon sans recul de 75, un mortier de 120, bazooka, mitrailleuses etc. Allé, c'est parti... pour une nuit d'enfer!!!!!!!!!!!!
Le terrain, le "point fortifié":
La maison centrale représente le bâtiment du QG du poste. Les marqueurs français ne sont pas encore mis. Il y a en outre un champ de mines de 15cm sur 15 placé mais non positionné sur le terrain. A charge aux premiers viets de le trouver, hé hé!!!
"- Hé Müller, tu vois quelque chose?
- Rien "Kamarade", mais je les sens, j'ai le pif pour ça, crois-moi, cette nuit, ça va être leur fête... ou la nôtre..."
Müller, un ancien de la LVF dont on ignore si finalement, il n'était pas plutôt allemand qu'alsacien et Roger dit de Menilmuche sont inséparables. Le deuxième a expliqué à sa façon les bonnes manières pour parler à une "dame", à un souteneur de Ménilmontant. Par la suite, il a semble-t-il préféré s'engager à la Légion plutôt que de devoir expliquer à la police et aux amis du dit souteneur, comment celui-ci s'était retrouvé en petits morceaux dans une poubelle... Un romantique ce Roger...
"- Au moins, les nuits sont chaudes, c'est pas comme en 44, le temps de verser le schnaps et il était gelé dans ton godet...
- Vous allez la fermer, houai ?! Vous allez nous faire repérer, bande de "c..."
- A mon avis, ils savent où nous sommes sergent".
Les deux compères font partie depuis 6 mois du groupe du sergent Brûlot et s'entendent plutôt bien avec lui. Cette nuit, ils ont une place de choix pour être "aux premières loges". Planqués derrière la faible palissade, en cas d'attaque, ils prendront le choc en premier. Il en faut.
En combattants aguerris, les légionnaires savent que l'ennemi arrive. Déjà par instinct, on ne survit pas aux guerres sans lui, mais surtout parce que tous les bruits de la jungle viennent de s'interrompre subitement. La chaleur est moite, trempés dans leur tenue, ils essayent de se positionner de la manière la plus efficace possible. Dans le ciel, les étoiles brillent et eux attendent avec la placidité des vieux guerriers, les premiers obus. Ce qu'ils ignoreront toujours, c'est qu'ils échapperont de peu au tir d'artillerie préparatoire. L'ordre s'est doute perdu dans la complexité bureaucratique vietminh (en fait, un jet de dé égal à 1).
Cela n'empêche pas les fantassins viets de se positionner, tout en silence.
Tour 1:
A défaut de bombardement plus lourd, le mortier de ouvre le bal. Le chef de pièce a tous les détails du camp français et notamment l'emplacement de la tour de guet. C'est bien sûr son premier objectif. Malgré le soin des réglages de la pièce, la tour est épargnée des premiers projectiles.
Presque en même temps, un groupe de combat ennemi, le plus inexpérimenté, pénètre sur le champ de mines... en courant. Ce ne sont qu'explosions en cascade et terreur dans le groupe. Lorsque tout redevient calme seul le chef de groupe est encore debout. Tous ses hommes sont à terre en plus ou moins bon état. Malgré tout, son moral tient et il reste sur place.
De son côté, le mortier de 81 répond à son homologue sans plus de résultat...
... Et n'entrave en rien la progression de la marée humaine ennemie.
Tour 2:
Des fusées éclairantes fusent du camp français et retombent doucement au bout de leur parachute provoquant des ombres étranges et inquiétantes aux alentours immédiats. La forme qui vient de s'esquiver, est-elle celle d'un vietminh ou tout simplement d'un arbuste dont l'apparence change au gré des balancements des fusées?
Un autre groupe rebelle arrive près d'une ca-nha, cette fois-ci sans encombre.
Le mortier de 120 continue à harceler la tour parfaitement visible maintenant mais sans plus de résultat. Le chef de pièce s'imagine déjà l'ombre du commissaire politique s'approcher à grands pas...
Le vietminh depuis peu, a mis au point une tactique toute particulière. Il attaque les postes isolés censés protéger la RC4 et tend une embuscade aux troupes envoyées éventuellement en renfort. C'est exactement la mission de ce canon de 75 sans recul.
L'équipe du mortier français continue elle-aussi à enfiler les roquettes dans le tube. Les artilleurs ont parfaitement reconnu l'impact d'un 120 et se doivent de le faire taire d'autant que leurs amis observateurs et de la mitrailleuse cal 30 sont dans cette satanée tour. La sueur coule de leurs fronts et leurs piquent déjà les yeux.
Les tirs répétés commencent à marquer le sol autour du 120 tout en se rapprochant peu à peu.
- "Allé les gars, on change de coin, trop chaud ici, on va finir par s'en prendre une !"
C'est ainsi que le caporal Schmitt après avoir reçu l'autorisation fait descendre son équipe de mitrailleurs de la tour.
Tandis que le vietminh commence à investir les ca-nhas proches du périmètre français.
A bientôt les amis, pour la suite de ce combat dans la nuit noire et moite du Tonkin.
Jean46- Messages : 466
Date d'inscription : 08/07/2015
Age : 65
Localisation : Escamps (Lot 46)
Re: Du rififi au Tonkin
Superbe CR....ça promet pour la suite
_________________
- Do you ever feel lonely?
- Only around people.
Re: Du rififi au Tonkin
Mmmm C'est d'là bonne! Vivement la suite!
The Miles- Messages : 1676
Date d'inscription : 09/12/2012
Re: Du rififi au Tonkin
Salut à tous !
J'aime toujours ces scénarios sur le Tonkin !
Par contre le poste, c'est toujours là où le bât me blesse. J'ai cherché sur la toile ou dans des films des photographies sans jamais vraiment en trouver (un peu dans la 317e), il faudrait aller au fort d'Ivry pour en trouver, mais Paris c'est le bout du monde. Le tiens n'est pas vraiment l'idée que je m'en fais, je les imagine + fortifiés.
Un lien qui peut t'intéresser sans trop d'images :
http://www.lauragais-patrimoine.fr/HISTOIRE/INDOCHINE/INDOCHINE-CHAPITRE-7-8-9.html
Continues, on aime !
J'aime toujours ces scénarios sur le Tonkin !
Par contre le poste, c'est toujours là où le bât me blesse. J'ai cherché sur la toile ou dans des films des photographies sans jamais vraiment en trouver (un peu dans la 317e), il faudrait aller au fort d'Ivry pour en trouver, mais Paris c'est le bout du monde. Le tiens n'est pas vraiment l'idée que je m'en fais, je les imagine + fortifiés.
Un lien qui peut t'intéresser sans trop d'images :
http://www.lauragais-patrimoine.fr/HISTOIRE/INDOCHINE/INDOCHINE-CHAPITRE-7-8-9.html
Continues, on aime !
Re: Du rififi au Tonkin
Rien que l'intro met dans l'ambiance, et la suite est un pur régal! Bravo et vivement la suite
TOF- Messages : 408
Date d'inscription : 20/03/2016
Re: Du rififi au Tonkin
Pour les forts. Il y avait de tout. Là, c'est plutôt un poste qu'un fort. C'était souvent juste entouré d'une palissade de bambous. Ou sinon le gros fort avec des murs épais et des bunkers. Je voulais juste tester les règles et un éventuel scénario pour une attaque de fort. Je suis en train de faire un "vrai" fort comme décor. Une fous rentré en France, je t'enverrai des docs à ce sujet.
A+
A+
Jean46- Messages : 466
Date d'inscription : 08/07/2015
Age : 65
Localisation : Escamps (Lot 46)
Re: Du rififi au Tonkin
J'ai un magazine avec des photos de postes fortifiés dans un article sur les convois et, effectivement, c'est parfois aussi sommaire que ce que Jean a présenté: des tranchées, une palissade et beaucoup de bambous taillés en pointe.
_________________
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Re: Du rififi au Tonkin
Et voilà enfin la suite. Désolé pour l'attente.
Tour 3:
"Maison Mère de Poste 4, le feu d'artifice a commencé. Le public semble en nombre. Envoyez dès que possible des amis musclés, attention au comité d'accueil. Terminé." Sous les lueurs blafardes des lucioles à parachute et d'une voix sans émotion, le sous-lieutenant Falconi rend compte de sa situation à Hanoï. Il en profite pour demander une colonne motorisée en renfort tout en sachant que le véritable objectif peut être cette colonne elle-même.
Les éclairantes continuent à descendre doucement rendant le lieu du combat encore plus fantomatique. Elles permettent aux légionnaires d'apercevoir le vietminh manœuvrer. Pour l'instant, les hommes du 3ème REI gardent leur feu de manière à ne pas dévoiler trop tôt leurs positions.
Aux abords du poste, les viets continuent de s'infiltrer dans les petites ca-nah de de bambous.
Tandis que le mortier de 120 rapproche ses tirs de la tour de guet. Dans celle-ci, l'observateur français et son équipier sans même baisser la tête, continuent de repérer l'ennemi pour guider leur mortier. De toute façon, vu l'épaisseur du toit et le type de construction, si un tir devait faire mouche, tête baissée ou pas, cela ne changerait pas grand chose...
Encouragés par le commissaire politique (dans la rizière), les bodoïs progressent telle une armée de fourmis ou la marée montante en Bretagne, inexorablement.
Marée qui reste malgré tout sous le feu du mortier français. Mais un feu dérisoire face cette masse humaine.
Et dans le camp, chacun est bien décidé à stopper ce mouvement, tel le caporal Schmitt et ses hommes. La mitrailleuse cal 30 est de remise en position. Certes l'endroit au pied de la tour n'est pas l'idéal, mais ils n'ont pas trop le temps de faire les difficiles.
Mais leur déplacement n'est pas passé inaperçu et tout autour d'eux, de multiples impacts soulèvent la terre comme les grosses gouttes de pluie de la mousson. Ils ont tôt fait de repérer qui les a pris pour cible. Schmitt est légèrement blessé mais heureusement, il est encore en mesure d'assurer le commandement.
Ainsi se passe le troisième tour. Une avance massive vietminh vers le poste français.
Tour 4:
"Qu'est qu'ils fou...t ? Tu vas pas me dire qu'il y a déjà plus de fusées ou elles sont pourries???!!!!"
La réaction de Müller est compréhensible. Les dernières fusées lancées ne remplissent absolument pas leur rôle et la nuit reste... noire (jet de dé raté).
"Ou elles ont pris l'humidité ou elles sont sabotées, encore un cadeau des "camarades ouvrières françaises" à leurs camarades vietnamiens. Mon "pauv" Müller, on est pas aidé. fais gaffe, ça a bougé à droite."
Finalement, la nuit est pour tout le monde et les viets les plus proches de la cal 30 n'arrivent plus à les distinguer.
Une autre ca-nah est investie par l'ennemi qui découvre la présence du groupe de Müller et Roger.
Sur lequel, la pression ne vas pas tarder à se faire sentir.
Les roquettes de 120 continuent de pleuvoir, l'une d'elle pulvérise la palissade proche de la cal 30.
"A mon signal, on met une avoinée aux viets dans la baraque, prêts... feu !"
L'ordre à peine lâché par le sergent Brulôt et tout le groupe de Müller et Roger mitraille la ca-nah toute proche.
Ils ne le sauront jamais mais trois viets restent au tapis.
Devant la difficulté de toucher des troupes quasiment invisibles, l'équipe mortier reçoit l'ordre d'envoyer des fumigènes pour masquer le camp des tirs adverses.
Comme je le disais, la nuit est aussi noire pour le vietminh et la mitrailleuse tire dans le vide sans toucher le groupe dévoilé.
Les positions dans le poste. Le groupe du sergent Brulôt est près de la palissade. Il reste encore le QG à dévoiler.
De l'autre côté du champ de bataille, près de la route, on peut commencer à distinguer un bruit mécanisé. la "cavalerie" arrive. Le sous-lieutenant Capitan commande le détachement. C'est sa première mission. Certes, il est un peu fébrile, arrivé en garnison il y a une semaine, c'est la première fois qu'il intervient seul dans ce genre d'opération mais tout va bien se passer. A bord de son automitrailleuse greyhound, il en est certain. le monde lui appartient!
"Autorité à Serpent, droit devant vous il y a du monde, nettoyez moi tout ça, on doit se porter au plus vite vers l'avant." Le s/s lieutenant capitan a effectivement repéré les départs du mortier de 120. L'obusier M8 au nom de code "Serpent" lance son moteur avec précaution, les chenilles pénètrent dans de hautes herbes.
"Là, droit devant, il y a du mouvement ! Allé, un bon coup de mitraille, ça va les calmer!" Dans sa progression, le blindé tombe juste une mitrailleuse viet, danger mortel pour les fantassins d'accompagnement. Mais le noir est intense dans cette partie du terrain et surtout, l'arme cachée dans les herbes semble soudain avoir disparu. Il n'y aura aucun tir du blindé (test de vision raté).
"- Ici Serpent, on ne voit plus rien, impossible de tirer.
- Bien reçu, on s'en occupe, terminé !" Le s/s lieutenant Capitan ordonne à son conducteur de dépasser le petit blindé. Lui aussi arrive dans les hautes herbes, par chance, localise la cible et mitraille à bout portant l'équipe viet qui est totalement anéantie.
"- Je crois qu'on les a eus mon lieutenant.
- Je crois aussi, beau boulot, continuons. Autorité à serpent, portez-vous sur..."
Le véhicule léger reçoit tout-à-coup un fort impact. Passé inaperçu dans l'obscurité, un canon sans recul de 75 vient de frapper à mort l'engin et ses occupants. Le sous-lieutenant Capitan vient de terminer sa première et dernière mission au Tonkin.
Le choc est rude pour le détachement même si les hommes qui le composent n'avaient pas encore appris apprécier leur nouveau chef. Mais la vie et la bataille continuent. Un semi-chenillé surgit luis aussi de la nuit. Le chef de bord, les mains sur la 12,7 arrose les artilleurs qui viennent d’être découverts. L'un d'entre tombe aussitôt touché.
Dans la foulée, le 1er groupe de combat saute par les côtés du transport et engagent aussitôt une mitrailleuse viet tapie dans un bosquet. Quelques rafales de pistolets mitrailleurs MAT49 et le tour est joué!
Tandis que le deuxième groupe arrive en GMC, les viets réagissent déjà à l'attaque française et veulent reprendre le bois. En effet, celui-ci couvre le flanc gauche de leur attaque et donne sur la route, point d'arrivée des renforts. Aussitôt dans le bois, ils vident leurs chargeurs et deux français s'écroulent déjà.
Cependant, le 2ème groupe de fantassins a rapidement évacué leur GMC. D'emblée, il tombe sur le mortier de 120 et achève le travail commencé par le chef de bord.
Pour le reste du tour, encore d'autres mouvements vietminh ont lieu.
Quelques photos d'ensemble.
Encore un peu de patience pour connaître la fin apocalyptique (encore deux tours). Les renforts passeront-ils et à quel prix, le poste tiendra-t-il? Qui verra le jour se lever ?
A suivre...
Tour 3:
"Maison Mère de Poste 4, le feu d'artifice a commencé. Le public semble en nombre. Envoyez dès que possible des amis musclés, attention au comité d'accueil. Terminé." Sous les lueurs blafardes des lucioles à parachute et d'une voix sans émotion, le sous-lieutenant Falconi rend compte de sa situation à Hanoï. Il en profite pour demander une colonne motorisée en renfort tout en sachant que le véritable objectif peut être cette colonne elle-même.
Les éclairantes continuent à descendre doucement rendant le lieu du combat encore plus fantomatique. Elles permettent aux légionnaires d'apercevoir le vietminh manœuvrer. Pour l'instant, les hommes du 3ème REI gardent leur feu de manière à ne pas dévoiler trop tôt leurs positions.
Aux abords du poste, les viets continuent de s'infiltrer dans les petites ca-nah de de bambous.
Tandis que le mortier de 120 rapproche ses tirs de la tour de guet. Dans celle-ci, l'observateur français et son équipier sans même baisser la tête, continuent de repérer l'ennemi pour guider leur mortier. De toute façon, vu l'épaisseur du toit et le type de construction, si un tir devait faire mouche, tête baissée ou pas, cela ne changerait pas grand chose...
Encouragés par le commissaire politique (dans la rizière), les bodoïs progressent telle une armée de fourmis ou la marée montante en Bretagne, inexorablement.
Marée qui reste malgré tout sous le feu du mortier français. Mais un feu dérisoire face cette masse humaine.
Et dans le camp, chacun est bien décidé à stopper ce mouvement, tel le caporal Schmitt et ses hommes. La mitrailleuse cal 30 est de remise en position. Certes l'endroit au pied de la tour n'est pas l'idéal, mais ils n'ont pas trop le temps de faire les difficiles.
Mais leur déplacement n'est pas passé inaperçu et tout autour d'eux, de multiples impacts soulèvent la terre comme les grosses gouttes de pluie de la mousson. Ils ont tôt fait de repérer qui les a pris pour cible. Schmitt est légèrement blessé mais heureusement, il est encore en mesure d'assurer le commandement.
Ainsi se passe le troisième tour. Une avance massive vietminh vers le poste français.
Tour 4:
"Qu'est qu'ils fou...t ? Tu vas pas me dire qu'il y a déjà plus de fusées ou elles sont pourries???!!!!"
La réaction de Müller est compréhensible. Les dernières fusées lancées ne remplissent absolument pas leur rôle et la nuit reste... noire (jet de dé raté).
"Ou elles ont pris l'humidité ou elles sont sabotées, encore un cadeau des "camarades ouvrières françaises" à leurs camarades vietnamiens. Mon "pauv" Müller, on est pas aidé. fais gaffe, ça a bougé à droite."
Finalement, la nuit est pour tout le monde et les viets les plus proches de la cal 30 n'arrivent plus à les distinguer.
Une autre ca-nah est investie par l'ennemi qui découvre la présence du groupe de Müller et Roger.
Sur lequel, la pression ne vas pas tarder à se faire sentir.
Les roquettes de 120 continuent de pleuvoir, l'une d'elle pulvérise la palissade proche de la cal 30.
"A mon signal, on met une avoinée aux viets dans la baraque, prêts... feu !"
L'ordre à peine lâché par le sergent Brulôt et tout le groupe de Müller et Roger mitraille la ca-nah toute proche.
Ils ne le sauront jamais mais trois viets restent au tapis.
Devant la difficulté de toucher des troupes quasiment invisibles, l'équipe mortier reçoit l'ordre d'envoyer des fumigènes pour masquer le camp des tirs adverses.
Comme je le disais, la nuit est aussi noire pour le vietminh et la mitrailleuse tire dans le vide sans toucher le groupe dévoilé.
Les positions dans le poste. Le groupe du sergent Brulôt est près de la palissade. Il reste encore le QG à dévoiler.
De l'autre côté du champ de bataille, près de la route, on peut commencer à distinguer un bruit mécanisé. la "cavalerie" arrive. Le sous-lieutenant Capitan commande le détachement. C'est sa première mission. Certes, il est un peu fébrile, arrivé en garnison il y a une semaine, c'est la première fois qu'il intervient seul dans ce genre d'opération mais tout va bien se passer. A bord de son automitrailleuse greyhound, il en est certain. le monde lui appartient!
"Autorité à Serpent, droit devant vous il y a du monde, nettoyez moi tout ça, on doit se porter au plus vite vers l'avant." Le s/s lieutenant capitan a effectivement repéré les départs du mortier de 120. L'obusier M8 au nom de code "Serpent" lance son moteur avec précaution, les chenilles pénètrent dans de hautes herbes.
"Là, droit devant, il y a du mouvement ! Allé, un bon coup de mitraille, ça va les calmer!" Dans sa progression, le blindé tombe juste une mitrailleuse viet, danger mortel pour les fantassins d'accompagnement. Mais le noir est intense dans cette partie du terrain et surtout, l'arme cachée dans les herbes semble soudain avoir disparu. Il n'y aura aucun tir du blindé (test de vision raté).
"- Ici Serpent, on ne voit plus rien, impossible de tirer.
- Bien reçu, on s'en occupe, terminé !" Le s/s lieutenant Capitan ordonne à son conducteur de dépasser le petit blindé. Lui aussi arrive dans les hautes herbes, par chance, localise la cible et mitraille à bout portant l'équipe viet qui est totalement anéantie.
"- Je crois qu'on les a eus mon lieutenant.
- Je crois aussi, beau boulot, continuons. Autorité à serpent, portez-vous sur..."
Le véhicule léger reçoit tout-à-coup un fort impact. Passé inaperçu dans l'obscurité, un canon sans recul de 75 vient de frapper à mort l'engin et ses occupants. Le sous-lieutenant Capitan vient de terminer sa première et dernière mission au Tonkin.
Le choc est rude pour le détachement même si les hommes qui le composent n'avaient pas encore appris apprécier leur nouveau chef. Mais la vie et la bataille continuent. Un semi-chenillé surgit luis aussi de la nuit. Le chef de bord, les mains sur la 12,7 arrose les artilleurs qui viennent d’être découverts. L'un d'entre tombe aussitôt touché.
Dans la foulée, le 1er groupe de combat saute par les côtés du transport et engagent aussitôt une mitrailleuse viet tapie dans un bosquet. Quelques rafales de pistolets mitrailleurs MAT49 et le tour est joué!
Tandis que le deuxième groupe arrive en GMC, les viets réagissent déjà à l'attaque française et veulent reprendre le bois. En effet, celui-ci couvre le flanc gauche de leur attaque et donne sur la route, point d'arrivée des renforts. Aussitôt dans le bois, ils vident leurs chargeurs et deux français s'écroulent déjà.
Cependant, le 2ème groupe de fantassins a rapidement évacué leur GMC. D'emblée, il tombe sur le mortier de 120 et achève le travail commencé par le chef de bord.
Pour le reste du tour, encore d'autres mouvements vietminh ont lieu.
Quelques photos d'ensemble.
Encore un peu de patience pour connaître la fin apocalyptique (encore deux tours). Les renforts passeront-ils et à quel prix, le poste tiendra-t-il? Qui verra le jour se lever ?
A suivre...
Jean46- Messages : 466
Date d'inscription : 08/07/2015
Age : 65
Localisation : Escamps (Lot 46)
Re: Du rififi au Tonkin
Tu me tiens toujours en haleine . J' en bave . Je suis accroc à tes parties
Eric- Messages : 7645
Date d'inscription : 15/11/2012
Age : 82
Re: Du rififi au Tonkin
C'est fait exprès...
Jean46- Messages : 466
Date d'inscription : 08/07/2015
Age : 65
Localisation : Escamps (Lot 46)
Re: Du rififi au Tonkin
C' est du sadisme ????????
Eric- Messages : 7645
Date d'inscription : 15/11/2012
Age : 82
Re: Du rififi au Tonkin
Loin de moi cette pensée. Pour info, je continue à écrire en ce moment pour vous donner la fin rapidement.
Jean46- Messages : 466
Date d'inscription : 08/07/2015
Age : 65
Localisation : Escamps (Lot 46)
Re: Du rififi au Tonkin
Excellent. Fais chauffer les doigts Jean, il nous faut la fin!
TOF- Messages : 408
Date d'inscription : 20/03/2016
Re: Du rififi au Tonkin
Yep, j'aime aussi beaucoup!
The Miles- Messages : 1676
Date d'inscription : 09/12/2012
Re: Du rififi au Tonkin
Dernière ligne droite.
Tour 5:
Une nouvelle série de fusées éclairantes semble être utilisée, car le terrain est de nouveau éclairé par ces lucioles tombant du ciel. Et le spectacle aurait de quoi faire peu à un non initié. Aussi loin que le regard peut être porté, ce ne sont que des formes furtives et agiles qui bougent entre les végétaux de tout type. Les légionnaires eux, en ont vu d'autres. Pour beaucoup d'entre eux, cela rappelle les hordes soviétiques se ruant à l'assaut sur le front de l'est, la neige en moins.De toute façon, avec tout ce qu'ils ont vus ou faits, ils devraient être morts depuis longtemps, alors, hier, aujourd'hui, demain. Ils ont vécu la vie de dix hommes, de cent hommes, ils ont vécu !
Dans le poste français, les lueurs vacillantes permettent d'apercevoir chacun à son poste.
Mais manque de chance, un petit vent vient juste de se lever et dissipe le fumigène précédemment développé entre le groupe du sergent Brulôt et les assaillants.
Le deuxième groupe profite de la nouvelle clarté pour tirer sur la ca-nha voisine. Les parois très fines ne protègent pas les occupants, et un nouveau combattant vietminh s'écoule sur le plancher de bambous.
Malgré tout, cette perte infime au regard de l'effectif global et surtout la détermination rebelle, ne change rien à la pression de plus en plus forte. L'ennemi maqué jusqu'à présent par le fumigène, fait un bon en avant et prend maintenant pour cible le groupe Brulôt.
Müller et Roger s'en tire mais trois hommes sont au tapis.
La mitrailleuse viet elle aussi voit mieux et tire aussi à travers les murs, bilan, une perte dans le 2ème groupe. Cela tombe de tous les côtés, les anciens diraient: comme à Gravelotte.
Pour l'instant, avant l'assaut général qui ne saurait tarder, le poste tient toujours. Et les renforts, ont-ils pu progresser?
Comme plus tard, sur la RC4 ou vers Laï Chau près de Dien Bien Phu, les secours sont eux aussi aux prises avec l'ennemi.
Ce sont des tirs à bout portant dans le petit bois entre le 1er groupe et les viets arrivés récemment. A ce petit "jeu", les français sont les plus rapides et six combattants partent rejoindre le paradis communiste.
Mais l'ennemi reste là et s'accroche, pire, sous son feu de nouvelles victimes mordent la poussière.
La route est longue encore jusqu'au poste...
Le groupe qui a éliminé l'équipe de mortier s'attaque maintenant à celle du canon de 75 responsable de la mort de leur chef, pas de quartier! Deux homme sur trois tombent et le dernier préfère fuir que de subir le même sort que ses camarades (ce qui finira malgré tout par arriver mais sous les balles de son commissaire politique...)
Dans le poste, un autre drame se joue. Un assaut vietminh a lieu sur la cal 30 française qui n'a pas eu le temps de se réorienter. Les viets profitent du trou laissé par une roquette et se ruent sur l'équipe du caporal Schmitt.
Les servants de la mitrailleuse sont rapidement submergés laissant une porte ouverte dans le camp.
Pendant ce temps, le sergent Brulôt est ses hommes se replient en ordre vers la maison centrale du camp. Tandis que le petit groupe rassemblé autour du s/s lieutenant Falconi abat l'un des assaillants du caporal Schmitt.
Sur la route, la situation ne s'arrange pas, un nouveau groupe vietminh vient d'arriver et menace les arrières françaises. Le chef de bord du semi-chenillé calme ses ardeurs et foudroie un bôdoi.
Pendant ce temps, le mortier léger de 60 arrivé aussi dans le GMC, tire mais rate de peu sa cible.
Tandis qu'un tireur au bazooka planqué dans une rizière, rate son tir sur l'obusier français.
- "Le coin est vraiment malsain". Ne peut s'empêcher d'hurler le chef de bord. Et pourtant, il va falloir passer.
Au poste, cela devient de plus en plus chaud. Les viets continuent de progresser, ils sont maintenant aux abords de la faible palissade et tirent une nouvelle fois sur le groupe Brulôt.
Müller s'écroule ainsi que deux autres compagnons. Roger a vu son ami tomber et râle de ne pouvoir le secourir.
Pour les renforts, l'enfer aussi continue. De nouveaux tirs dans le petit bois font de nouvelles pertes au 1er groupe.
Le chef de l'obusier qui n'aime pas savoir des bazookas dans le coin, fait manœuvrer son blindé. Moment d'émotion, tout en s'approchant, même si avec une munition canister (mitraille), il a quand même peu de chance de rater la cible, on ne sait jamais. L'équipe antichar risque elle, de ne pas rater une seconde fois.
- "Les voilà, droit devant, feu !" Aussitôt repérée, l'équipe est pulvérisée instantanément. Pas le temps de souffler, peut-être y en a-t-il d'autres.
Quelques photos avant de passer au tour "ultime".
Tour 6:
De nouveau, l'envoi de fusées éclairantes se ralentit jusqu'à s'interrompre. Les combats se feront dans le noir rajoutant ainsi une note dramatique et des difficultés dont les combattants se seraient bien passées.
Au poste, le groupe du sergent Brulôt subit un véritable carnage. Après le tir ennemi, lui seul, bien que blessé, reste debout. Et il reste face à l'ennemi.
Roger de Menilmuche, blessé, rampe jusqu'à Müller qui respire encore. "J'avais un camarade, de meilleur..." Les paroles d'un chant allemand lui reviennent à l'esprit, tout légionnaire qu'il est, quelques larmes coulent traçant des lignes dans la poussière rouge de son visage.
De l'autre côté, le groupe vietminh qui a pénétré dans le camp, se rue à l'assaut du s/s lieutenant Falconi. Engagement furieux mais bref, comme pour les renforts, c'est le commandement français qui est frappé. D'ailleurs ne dit-on pas que la guerre d'Indochine fut celle des lieutenants ? Souvent seule autorité à des postes avec des responsabilités qui auraient demandé des grades supérieurs. Leur abnégation et leur courage leur a fait payé un lourd tribu dans ce conflit.
La victoire vietminh (et le canon de 75) est à portée de main. La menace est réelle et il ne reste plus grand monde dans le poste pour s'opposer à l'invasion. En force réellement combattante, il n'y a plus que le groupe dans la maison.
Un autre groupe viet arrive au pied de la palissade et tente d'infliger des pertes au dernier groupe français mais l'obscurité les empêche de voir leur cible.
- "Allé les gars, pour le lieutenant Falconi !"
D'un bon, le groupe retranché dans la maison se rue à l'extérieur sur le groupe viet. Leur hargne est décuplée par la perte de leur chef que tous admiraient. Pas de quartier. pas de haine mais pas de pitiè non plus. Le combat est violent mais lui aussi bref. Grenades, rafales de MAT49, coups de poignards, tout est bon en fonction du rapprochement des combattants. Trois viets tombent pour la perte de deux français. Mais les viets ont compris qu'ils ne passeront pas et les survivants quittent le poste. Sans doute préfèrent-ils laisser les autres groupes communistes parachever le travail.
En tout cas, toute présence ennemie est pour l'instant éradiquée dans la position française...
...Même la position est quand même sérieusement sous pression.
On s'arrêtera là. Les troupes viets pouvant envahir le poste ayant toute joué. La victoire est donc française. Les pertes ont été lourdes surtout du côté du CEFEO avec la perte des deux commandements et d'un blindé. Une vingtaine d'hommes ont été soit blessés soit perdus définitivement. Les viets ont perdu à peu près autant d'hommes mais surtout trois armes lourdes, un canon de 75, un bazooka et un mortier de 120. Mais tout ceci n'est que reculer pour mieux sauter...
Et Müller et Roger alors?????
Müller a été récupéré et soigné. Il a du quitter la légion suite à ses blessures. Roger, lui aussi soigné, a participé à la bataille de Dien Bien Phu sur Isabelle. il a été l'un des rares survivants à rejoindre Hanoï après la chute du camp. Il a pris sa retraite en s'offrant un bar à Ménilmontant où un beau jour d'été, il a vu débarqué son ami Müller... "Javais un camarade..."
Dernières photos.
Le petit bois où il y eut tant de tirs est "nettoyé de toute présence ennemie.
Le sergent Brulôt.
Tour 5:
Une nouvelle série de fusées éclairantes semble être utilisée, car le terrain est de nouveau éclairé par ces lucioles tombant du ciel. Et le spectacle aurait de quoi faire peu à un non initié. Aussi loin que le regard peut être porté, ce ne sont que des formes furtives et agiles qui bougent entre les végétaux de tout type. Les légionnaires eux, en ont vu d'autres. Pour beaucoup d'entre eux, cela rappelle les hordes soviétiques se ruant à l'assaut sur le front de l'est, la neige en moins.De toute façon, avec tout ce qu'ils ont vus ou faits, ils devraient être morts depuis longtemps, alors, hier, aujourd'hui, demain. Ils ont vécu la vie de dix hommes, de cent hommes, ils ont vécu !
Dans le poste français, les lueurs vacillantes permettent d'apercevoir chacun à son poste.
Mais manque de chance, un petit vent vient juste de se lever et dissipe le fumigène précédemment développé entre le groupe du sergent Brulôt et les assaillants.
Le deuxième groupe profite de la nouvelle clarté pour tirer sur la ca-nha voisine. Les parois très fines ne protègent pas les occupants, et un nouveau combattant vietminh s'écoule sur le plancher de bambous.
Malgré tout, cette perte infime au regard de l'effectif global et surtout la détermination rebelle, ne change rien à la pression de plus en plus forte. L'ennemi maqué jusqu'à présent par le fumigène, fait un bon en avant et prend maintenant pour cible le groupe Brulôt.
Müller et Roger s'en tire mais trois hommes sont au tapis.
La mitrailleuse viet elle aussi voit mieux et tire aussi à travers les murs, bilan, une perte dans le 2ème groupe. Cela tombe de tous les côtés, les anciens diraient: comme à Gravelotte.
Pour l'instant, avant l'assaut général qui ne saurait tarder, le poste tient toujours. Et les renforts, ont-ils pu progresser?
Comme plus tard, sur la RC4 ou vers Laï Chau près de Dien Bien Phu, les secours sont eux aussi aux prises avec l'ennemi.
Ce sont des tirs à bout portant dans le petit bois entre le 1er groupe et les viets arrivés récemment. A ce petit "jeu", les français sont les plus rapides et six combattants partent rejoindre le paradis communiste.
Mais l'ennemi reste là et s'accroche, pire, sous son feu de nouvelles victimes mordent la poussière.
La route est longue encore jusqu'au poste...
Le groupe qui a éliminé l'équipe de mortier s'attaque maintenant à celle du canon de 75 responsable de la mort de leur chef, pas de quartier! Deux homme sur trois tombent et le dernier préfère fuir que de subir le même sort que ses camarades (ce qui finira malgré tout par arriver mais sous les balles de son commissaire politique...)
Dans le poste, un autre drame se joue. Un assaut vietminh a lieu sur la cal 30 française qui n'a pas eu le temps de se réorienter. Les viets profitent du trou laissé par une roquette et se ruent sur l'équipe du caporal Schmitt.
Les servants de la mitrailleuse sont rapidement submergés laissant une porte ouverte dans le camp.
Pendant ce temps, le sergent Brulôt est ses hommes se replient en ordre vers la maison centrale du camp. Tandis que le petit groupe rassemblé autour du s/s lieutenant Falconi abat l'un des assaillants du caporal Schmitt.
Sur la route, la situation ne s'arrange pas, un nouveau groupe vietminh vient d'arriver et menace les arrières françaises. Le chef de bord du semi-chenillé calme ses ardeurs et foudroie un bôdoi.
Pendant ce temps, le mortier léger de 60 arrivé aussi dans le GMC, tire mais rate de peu sa cible.
Tandis qu'un tireur au bazooka planqué dans une rizière, rate son tir sur l'obusier français.
- "Le coin est vraiment malsain". Ne peut s'empêcher d'hurler le chef de bord. Et pourtant, il va falloir passer.
Au poste, cela devient de plus en plus chaud. Les viets continuent de progresser, ils sont maintenant aux abords de la faible palissade et tirent une nouvelle fois sur le groupe Brulôt.
Müller s'écroule ainsi que deux autres compagnons. Roger a vu son ami tomber et râle de ne pouvoir le secourir.
Pour les renforts, l'enfer aussi continue. De nouveaux tirs dans le petit bois font de nouvelles pertes au 1er groupe.
Le chef de l'obusier qui n'aime pas savoir des bazookas dans le coin, fait manœuvrer son blindé. Moment d'émotion, tout en s'approchant, même si avec une munition canister (mitraille), il a quand même peu de chance de rater la cible, on ne sait jamais. L'équipe antichar risque elle, de ne pas rater une seconde fois.
- "Les voilà, droit devant, feu !" Aussitôt repérée, l'équipe est pulvérisée instantanément. Pas le temps de souffler, peut-être y en a-t-il d'autres.
Quelques photos avant de passer au tour "ultime".
Tour 6:
De nouveau, l'envoi de fusées éclairantes se ralentit jusqu'à s'interrompre. Les combats se feront dans le noir rajoutant ainsi une note dramatique et des difficultés dont les combattants se seraient bien passées.
Au poste, le groupe du sergent Brulôt subit un véritable carnage. Après le tir ennemi, lui seul, bien que blessé, reste debout. Et il reste face à l'ennemi.
Roger de Menilmuche, blessé, rampe jusqu'à Müller qui respire encore. "J'avais un camarade, de meilleur..." Les paroles d'un chant allemand lui reviennent à l'esprit, tout légionnaire qu'il est, quelques larmes coulent traçant des lignes dans la poussière rouge de son visage.
De l'autre côté, le groupe vietminh qui a pénétré dans le camp, se rue à l'assaut du s/s lieutenant Falconi. Engagement furieux mais bref, comme pour les renforts, c'est le commandement français qui est frappé. D'ailleurs ne dit-on pas que la guerre d'Indochine fut celle des lieutenants ? Souvent seule autorité à des postes avec des responsabilités qui auraient demandé des grades supérieurs. Leur abnégation et leur courage leur a fait payé un lourd tribu dans ce conflit.
La victoire vietminh (et le canon de 75) est à portée de main. La menace est réelle et il ne reste plus grand monde dans le poste pour s'opposer à l'invasion. En force réellement combattante, il n'y a plus que le groupe dans la maison.
Un autre groupe viet arrive au pied de la palissade et tente d'infliger des pertes au dernier groupe français mais l'obscurité les empêche de voir leur cible.
- "Allé les gars, pour le lieutenant Falconi !"
D'un bon, le groupe retranché dans la maison se rue à l'extérieur sur le groupe viet. Leur hargne est décuplée par la perte de leur chef que tous admiraient. Pas de quartier. pas de haine mais pas de pitiè non plus. Le combat est violent mais lui aussi bref. Grenades, rafales de MAT49, coups de poignards, tout est bon en fonction du rapprochement des combattants. Trois viets tombent pour la perte de deux français. Mais les viets ont compris qu'ils ne passeront pas et les survivants quittent le poste. Sans doute préfèrent-ils laisser les autres groupes communistes parachever le travail.
En tout cas, toute présence ennemie est pour l'instant éradiquée dans la position française...
...Même la position est quand même sérieusement sous pression.
On s'arrêtera là. Les troupes viets pouvant envahir le poste ayant toute joué. La victoire est donc française. Les pertes ont été lourdes surtout du côté du CEFEO avec la perte des deux commandements et d'un blindé. Une vingtaine d'hommes ont été soit blessés soit perdus définitivement. Les viets ont perdu à peu près autant d'hommes mais surtout trois armes lourdes, un canon de 75, un bazooka et un mortier de 120. Mais tout ceci n'est que reculer pour mieux sauter...
Et Müller et Roger alors?????
Müller a été récupéré et soigné. Il a du quitter la légion suite à ses blessures. Roger, lui aussi soigné, a participé à la bataille de Dien Bien Phu sur Isabelle. il a été l'un des rares survivants à rejoindre Hanoï après la chute du camp. Il a pris sa retraite en s'offrant un bar à Ménilmontant où un beau jour d'été, il a vu débarqué son ami Müller... "Javais un camarade..."
Dernières photos.
Le petit bois où il y eut tant de tirs est "nettoyé de toute présence ennemie.
Le sergent Brulôt.
Jean46- Messages : 466
Date d'inscription : 08/07/2015
Age : 65
Localisation : Escamps (Lot 46)
Re: Du rififi au Tonkin
Captivant
Superbe rapport de bataille, encore bravo Jean
Superbe rapport de bataille, encore bravo Jean
TOF- Messages : 408
Date d'inscription : 20/03/2016
Re: Du rififi au Tonkin
Ce n' est qu' un jeu mais le récit est si poignant , si proche de la réalité que l' on s' y croirait .
Cela me remémore les récits lus dans les journaux quand j' avais 12,13 ans et les livres lus depuis .
Jean , tu es un conteur né .
Le poste est sauvé ..........mais pour combien de temps ????????????
Merci , merci , merci
Cela me remémore les récits lus dans les journaux quand j' avais 12,13 ans et les livres lus depuis .
Jean , tu es un conteur né .
Le poste est sauvé ..........mais pour combien de temps ????????????
Merci , merci , merci
Eric- Messages : 7645
Date d'inscription : 15/11/2012
Age : 82
Re: Du rififi au Tonkin
As tu pensé à joindre à tes troupes des goumiers ? ceux du 11 ème Tabor qui se sont illustrés sur la R C 4 par exemple
https://www.youtube.com/watch?v=jxadfRbYx50
https://www.youtube.com/watch?v=jxadfRbYx50
Eric- Messages : 7645
Date d'inscription : 15/11/2012
Age : 82
Re: Du rififi au Tonkin
Merci pour vos compliments.
Oui j'y ai pensé, c'est juste que je n'ai pas encore eu le temps de peindre toutes les figs que je voudrais. Dans ce scénario, j'ai utilisé des paras dans les deux détachements. je dois faire le 3ème REI pour de bon, c'est à dire, pas camouflé et avec des équipements anglais, des goumiers et des supplétifs. De quoi remplir mes soirées d'hiver...
A+
Oui j'y ai pensé, c'est juste que je n'ai pas encore eu le temps de peindre toutes les figs que je voudrais. Dans ce scénario, j'ai utilisé des paras dans les deux détachements. je dois faire le 3ème REI pour de bon, c'est à dire, pas camouflé et avec des équipements anglais, des goumiers et des supplétifs. De quoi remplir mes soirées d'hiver...
A+
Jean46- Messages : 466
Date d'inscription : 08/07/2015
Age : 65
Localisation : Escamps (Lot 46)
Re: Du rififi au Tonkin
Puisqu'on en parlait......c'était le chant de mon commando à l'armée. A l'origine, c'est un chant prussien de 1813 qui a fini par faire son chemin dans l'armée française.
Encore un superbe rapport de bataille, Jean....et celui-ci nous a tenu en haleine jusqu'au bout. Bravo pour ton talent de conteur et pour le boulot effectué. Ca prend du temps de faire un CR de cette qualité
_________________
- Do you ever feel lonely?
- Only around people.
Re: Du rififi au Tonkin
Un seul mot: bravo !!!!!!!!
Jabba- Messages : 174
Date d'inscription : 15/11/2012
Re: Du rififi au Tonkin
Merci à tous. C'est vrai que cela prend du temps, d'où les épisodes... Moi aussi, j'avais appris ce chant à l'armée, il a toujours été l'un de mes préférés. Merci pour la vidéo mais on le chantait plus lentement.
A+
A+
Jean46- Messages : 466
Date d'inscription : 08/07/2015
Age : 65
Localisation : Escamps (Lot 46)
Re: Du rififi au Tonkin
Tout ça me rappelle une drôlerie qu'on buvait du côté de Saison, une maison aux volets rouges, une blonde comak...
Bravo pour ce superbe CR Jean et merci du partage
Bravo pour ce superbe CR Jean et merci du partage
Re: Du rififi au Tonkin
Jean46 a écrit:... Moi aussi, j'avais appris ce chant à l'armée, il a toujours été l'un de mes préférés. Merci pour la vidéo mais on le chantait plus lentement.
A+
eh oui , moi aussi avec en plus 2 ou 3 autres chants traduits de ceux du III éme Reich ? C' est marrant , on les honnit mais on pique leurs chants ....qui sont bien beaux
Eric- Messages : 7645
Date d'inscription : 15/11/2012
Age : 82
Re: Du rififi au Tonkin
tu peux nous faire un topo sur les figos, il y a les défuntes Red stars; mais les z'ôtres
Jabba- Messages : 174
Date d'inscription : 15/11/2012
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