Mémoires du Sergent Bourgogne
4 participants
Page 1 sur 1
Mémoires du Sergent Bourgogne
En ce moment, pour me mettre dans l'ambiance du supplément Black Powder sur 1812, je relis les mémoires d’Adrien Bourgogne, sergent dans la Garde impériale de Napoléon, qui laissa l’un des témoignages les plus poignants sur la Retraite de Russie.
On dit parfois que la réalité est pire que la fiction. Pour moi, ce témoignage vaut tous les films ou livres d’horreur. Et pourtant, derrière le récit naïf des horreurs, l’humanité rejaillit encore.
Je vous recopie un passage que je lisais hier soir (et curieusement, ça m’a remué toute la nuit). La scène se passe entre Krasnoïe et Orcha, c’est-à-dire avant même le passage de la Bérézina.
J’arrivai dans un endroit de la route que je trouvai presque fermé de chevaux morts et de voitures brisées. Tout à coup, je me laisse aller malgré moi et je tombe assis sur le cou d’un cheval mort qui barrait le chemin. Autour étaient étendus sans mouvement des hommes de différents régiments. J’en remarquai même plusieurs de la Jeune Garde, faciles à reconnaître au shako ; j’ai supposé, depuis, qu’une partie de ces hommes étaient morts en voulant dépecer le cheval pour le manger, mais qu’ils n’en avaient pas eu la force et qu’ils avaient succombé de froid et de faim, comme cela arrivait tous les jours. Dans cette triste situation, me voyant seul au milieu d’un immense cimetière et d’un silence épouvantable, les pensées les plus sinistres vinrent m’assaillir : je pensai à mes camarades dont je me trouvais séparé comme par une fatalité, ensuite à mon pays, à mes parents, de manière que je me mis à pleurer comme un enfant. Les larmes que je versai me soulagèrent et me rendirent le courage que j’avais perdu.
Je trouvai sous ma main, contre la tête du cheval sur lequel j’étais assis, une petite hache, comme nous en portions toujours dans chaque compagnie lorsque nous étions en campagne. Je voulus m’en servir pour en couper un morceau, mais je n’en pus venir à bout, car il était tellement durci par la gelée que j’aurais plutôt coupé du bois. Enfin, j’épuisai le reste de mes forces contre l’animal, et je tombai de lassitude, mais je m’étais réchauffé un peu.
En ramassant la hache qui m’était échappée des mains je m’aperçus que j’avais cassé plusieurs morceaux de glace, qui n’étaient autre chose que du sang du cheval que, probablement, l’on avait saigné pour tuer. J’en ramassai le plus possible, que je mis précieusement dans ma carnassière ; ensuite j’en mangeai quelques morceaux qui me rendirent un peu de force, et je me remis à continuer mon chemin, à la garde de Dieu, ayant toujours soin de passer à droite et à gauche afin d’éviter la rencontre des cadavres, dont la route était jonchée, m’arrêtant et tâtonnant dans l’obscurité toutes les fois qu’un gros nuage passait sur la lune, et allant le plus vite possible dans la direction du bois, lorsqu’elle reparaissait.
Après avoir marché quelque temps, j’aperçus à peu de distance, et devant moi, quelque chose que je pris d’abord pour un caisson ; mais étant plus près, je reconnus que c’était la voiture d’une cantinière d’un régiment de la Jeune Garde que j’avais rencontrée plusieurs fois depuis Krasnoé, conduisant deux blessés des fusiliers-chasseurs de la Garde. Les chevaux qui la conduisaient étaient morts et en partie mangés ou coupés par morceaux ; autour de la voiture étaient sept cadavres presque nus et à moitié couverts de neige ; un seulement avait encore sur lui une capote en peau de mouton. Je m’en approchai pour l’examiner, mais je crois plutôt que c’était pour lui ôter cette capote. À peine m’étais-je baissé pour regarder, que je reconnus une femme. Elle donnait peut-être encore quelque signe de vie lorsqu’on avait été forcé de l’abandonner, et c’était à cela que cette malheureuse devait d’avoir conservé ses vêtements.
Dans la situation où je me trouvais, le sentiment de ma conservation était toujours ma première pensée ; c’est pourquoi, par un mouvement irréfléchi, je voulais essayer mes forces en cherchant à couper un morceau de cheval, sans penser qu’un instant avant, j’étais tombé de lassitude en voulant faire la même chose. Je pris donc ma hache à deux mains et j’attaquai le cheval qui était dans les brancards de la voiture, mais ce fut, comme la première fois, peine inutile. Alors l’idée me vint de passer mon bras dans le corps du cheval et de voir si, avec la main, je ne pourrais pas en retirer le cœur, le foie ou quelque autre chose ; mais je faillis l’avoir gelée ; j’en fus quitte pour un doigt de la main droite qui n’était pas encore guéri en arrivant à Paris, au mois de mars 1813.
Enfin, ne pouvant arracher un lambeau de chair que j’aurais mangée crue, je me décidai à passer la nuit dans la voiture qui était couverte, et dans laquelle je n’avais pas encore regardé, étant certain qu’il n’y avait rien à manger : je m’avançai près de la femme morte afin d’essayer de lui ôter la capote de peau de mouton pour m’en couvrir, mais il fut impossible de lui faire faire un mouvement. Cependant je n’avais pas perdu tout espoir. Elle avait le corps sanglé avec une courroie de sac ou une bretelle de fusil, et, pour la lui ôter, il fallait que je lui fasse faire un demi-tour, parce que la boucle qui la serrait était de l’autre côté. Pour cela, je pris mon fusil à deux mains, et m’en servant comme d’un levier, sous le corps. Mais à peine avais-je commencé, qu’un cri déchirant sortit de la voiture. Je me retourne ; un second cri se fait entendre : « Marie ! criait-on, Marie, à boire, je me meurs ! » Je restai interdit. Une minute après, la même voix répéta : « Ah ! mon Dieu ! » Aussitôt il me vient dans l’idée que ce sont de malheureux blessés que l’on a abandonnés sans qu’ils le sachent. Ce n’était que trop vrai.
Ayant monté sur la carcasse du cheval qui était dans les brancards, je m’appuyai sur le bord de la voiture, et, ayant demandé ce que l’on voulait, l’on me répondit avec bien de la peine : « À boire ! »
Tout à coup, pensant à la glace de sang que j’avais dans ma carnassière, je voulus descendre pour en prendre, mais la lune, qui m’éclairait depuis assez de temps, disparaît tout à coup sous un gros nuage noir, et, pensant poser le pied sur quelque chose de solide, je le mets à côté et je tombe sur trois cadavres qui se trouvaient l’un contre l’autre. J’avais les jambes plus hautes que la tête, les caisses placées sur le ventre d’un mort et la figure sur une de ses mains. J’étais habitué à coucher, depuis un mois, au milieu de compagnie semblable, mais je ne sais si c’est parce que j’étais seul, quelque chose de plus terrible que la peur s’empara de moi. Il me semblait que j’avais le cauchemar ; je restai quelque temps sans parole ; j’étais comme un insensé, et je me mis à crier comme si l’on me tenait sans vouloir me lâcher. Malgré les efforts que je faisais pour me relever, je ne pouvais en venir à bout. Enfin je veux m’aider de mes bras, mais je pose, sans le vouloir, ma main droite sur une figure, et mon pouce entre dans la bouche.
Dans ce moment, la lune reparaît et je vois tout ce qui m’entoure. Un frisson me parcourt, je quitte mon point d’appui et je retombe encore. Mais alors tout change. Je suis honteux de ma faiblesse et, au lieu de la peur, une espèce de frénésie s’empare de moi. Je me relève en jurant et en mettant mes mains, mes pieds sur les figures, les bras, les jambes, n’importe où. Je regarde le ciel en jurant, et semble le défier. Je prends mon fusil, je frappe contre la voiture, je ne sais même pas si je n’ai pas frappé sur les pauvres diables qui étaient à mes pieds.
Devenu plus calme et décidé à passer la nuit dans la voiture, près des blessés, pour me mettre à l’abri du mauvais temps, je pris un morceau de sang à la glace dans ma carnassière et je montai dedans, cherchant, en tâtonnant, celui qui m’avait demandé à boire et qui ne cessait de crier, mais faiblement. En m’approchant, je m’aperçus qu’il était amputé de la cuisse gauche.
Je lui demandai de quel régiment il était, il ne me répondit pas. Alors, cherchant sa tête, je lui introduisis avec peine mon morceau de sang glacé dans la bouche. Celui qui était à côté était froid et dur comme un marbre. J’essayai de le mettre en bas de la voiture pour prendre sa place, attendre le jour et partir ensuite avec ceux que je supposais être encore en arrière, mais je n’en pus venir à bout. Je n’avais pas la force de le bouger et, le bord de la voiture étant trop haut, je ne pouvais le pousser à terre. Voyant que le premier n’avait plus qu’un instant à vivre, je le couvris avec deux capotes que le mort avait sur lui, et, restant encore un instant assis sur les jambes de ce dernier, je cherchai dans la voiture s’il n’y avait rien qui pût m’être utile. N’ayant rien trouvé, j’adressai encore la parole au premier, mais inutilement. Je lui passai la main sur la figure : elle était froide, et, à la bouche, il avait encore le morceau de glace que je lui avais introduit. Il avait cessé de vivre et de souffrir.
Ne pouvant, sans m’exposer à périr, rester plus longtemps, je me disposai à partir, mais, avant, je voulus encore regarder la femme qui était à terre, pensant que c’était Marie, la cantinière, que je connaissais particulièrement comme étant du même pays que moi, et, profitant de la clarté que la lune donnait dans ce moment, je l’examinai et, à la taille et à la figure, je fus certain que c’était une autre personne.
On dit parfois que la réalité est pire que la fiction. Pour moi, ce témoignage vaut tous les films ou livres d’horreur. Et pourtant, derrière le récit naïf des horreurs, l’humanité rejaillit encore.
Je vous recopie un passage que je lisais hier soir (et curieusement, ça m’a remué toute la nuit). La scène se passe entre Krasnoïe et Orcha, c’est-à-dire avant même le passage de la Bérézina.
J’arrivai dans un endroit de la route que je trouvai presque fermé de chevaux morts et de voitures brisées. Tout à coup, je me laisse aller malgré moi et je tombe assis sur le cou d’un cheval mort qui barrait le chemin. Autour étaient étendus sans mouvement des hommes de différents régiments. J’en remarquai même plusieurs de la Jeune Garde, faciles à reconnaître au shako ; j’ai supposé, depuis, qu’une partie de ces hommes étaient morts en voulant dépecer le cheval pour le manger, mais qu’ils n’en avaient pas eu la force et qu’ils avaient succombé de froid et de faim, comme cela arrivait tous les jours. Dans cette triste situation, me voyant seul au milieu d’un immense cimetière et d’un silence épouvantable, les pensées les plus sinistres vinrent m’assaillir : je pensai à mes camarades dont je me trouvais séparé comme par une fatalité, ensuite à mon pays, à mes parents, de manière que je me mis à pleurer comme un enfant. Les larmes que je versai me soulagèrent et me rendirent le courage que j’avais perdu.
Je trouvai sous ma main, contre la tête du cheval sur lequel j’étais assis, une petite hache, comme nous en portions toujours dans chaque compagnie lorsque nous étions en campagne. Je voulus m’en servir pour en couper un morceau, mais je n’en pus venir à bout, car il était tellement durci par la gelée que j’aurais plutôt coupé du bois. Enfin, j’épuisai le reste de mes forces contre l’animal, et je tombai de lassitude, mais je m’étais réchauffé un peu.
En ramassant la hache qui m’était échappée des mains je m’aperçus que j’avais cassé plusieurs morceaux de glace, qui n’étaient autre chose que du sang du cheval que, probablement, l’on avait saigné pour tuer. J’en ramassai le plus possible, que je mis précieusement dans ma carnassière ; ensuite j’en mangeai quelques morceaux qui me rendirent un peu de force, et je me remis à continuer mon chemin, à la garde de Dieu, ayant toujours soin de passer à droite et à gauche afin d’éviter la rencontre des cadavres, dont la route était jonchée, m’arrêtant et tâtonnant dans l’obscurité toutes les fois qu’un gros nuage passait sur la lune, et allant le plus vite possible dans la direction du bois, lorsqu’elle reparaissait.
Après avoir marché quelque temps, j’aperçus à peu de distance, et devant moi, quelque chose que je pris d’abord pour un caisson ; mais étant plus près, je reconnus que c’était la voiture d’une cantinière d’un régiment de la Jeune Garde que j’avais rencontrée plusieurs fois depuis Krasnoé, conduisant deux blessés des fusiliers-chasseurs de la Garde. Les chevaux qui la conduisaient étaient morts et en partie mangés ou coupés par morceaux ; autour de la voiture étaient sept cadavres presque nus et à moitié couverts de neige ; un seulement avait encore sur lui une capote en peau de mouton. Je m’en approchai pour l’examiner, mais je crois plutôt que c’était pour lui ôter cette capote. À peine m’étais-je baissé pour regarder, que je reconnus une femme. Elle donnait peut-être encore quelque signe de vie lorsqu’on avait été forcé de l’abandonner, et c’était à cela que cette malheureuse devait d’avoir conservé ses vêtements.
Dans la situation où je me trouvais, le sentiment de ma conservation était toujours ma première pensée ; c’est pourquoi, par un mouvement irréfléchi, je voulais essayer mes forces en cherchant à couper un morceau de cheval, sans penser qu’un instant avant, j’étais tombé de lassitude en voulant faire la même chose. Je pris donc ma hache à deux mains et j’attaquai le cheval qui était dans les brancards de la voiture, mais ce fut, comme la première fois, peine inutile. Alors l’idée me vint de passer mon bras dans le corps du cheval et de voir si, avec la main, je ne pourrais pas en retirer le cœur, le foie ou quelque autre chose ; mais je faillis l’avoir gelée ; j’en fus quitte pour un doigt de la main droite qui n’était pas encore guéri en arrivant à Paris, au mois de mars 1813.
Enfin, ne pouvant arracher un lambeau de chair que j’aurais mangée crue, je me décidai à passer la nuit dans la voiture qui était couverte, et dans laquelle je n’avais pas encore regardé, étant certain qu’il n’y avait rien à manger : je m’avançai près de la femme morte afin d’essayer de lui ôter la capote de peau de mouton pour m’en couvrir, mais il fut impossible de lui faire faire un mouvement. Cependant je n’avais pas perdu tout espoir. Elle avait le corps sanglé avec une courroie de sac ou une bretelle de fusil, et, pour la lui ôter, il fallait que je lui fasse faire un demi-tour, parce que la boucle qui la serrait était de l’autre côté. Pour cela, je pris mon fusil à deux mains, et m’en servant comme d’un levier, sous le corps. Mais à peine avais-je commencé, qu’un cri déchirant sortit de la voiture. Je me retourne ; un second cri se fait entendre : « Marie ! criait-on, Marie, à boire, je me meurs ! » Je restai interdit. Une minute après, la même voix répéta : « Ah ! mon Dieu ! » Aussitôt il me vient dans l’idée que ce sont de malheureux blessés que l’on a abandonnés sans qu’ils le sachent. Ce n’était que trop vrai.
Ayant monté sur la carcasse du cheval qui était dans les brancards, je m’appuyai sur le bord de la voiture, et, ayant demandé ce que l’on voulait, l’on me répondit avec bien de la peine : « À boire ! »
Tout à coup, pensant à la glace de sang que j’avais dans ma carnassière, je voulus descendre pour en prendre, mais la lune, qui m’éclairait depuis assez de temps, disparaît tout à coup sous un gros nuage noir, et, pensant poser le pied sur quelque chose de solide, je le mets à côté et je tombe sur trois cadavres qui se trouvaient l’un contre l’autre. J’avais les jambes plus hautes que la tête, les caisses placées sur le ventre d’un mort et la figure sur une de ses mains. J’étais habitué à coucher, depuis un mois, au milieu de compagnie semblable, mais je ne sais si c’est parce que j’étais seul, quelque chose de plus terrible que la peur s’empara de moi. Il me semblait que j’avais le cauchemar ; je restai quelque temps sans parole ; j’étais comme un insensé, et je me mis à crier comme si l’on me tenait sans vouloir me lâcher. Malgré les efforts que je faisais pour me relever, je ne pouvais en venir à bout. Enfin je veux m’aider de mes bras, mais je pose, sans le vouloir, ma main droite sur une figure, et mon pouce entre dans la bouche.
Dans ce moment, la lune reparaît et je vois tout ce qui m’entoure. Un frisson me parcourt, je quitte mon point d’appui et je retombe encore. Mais alors tout change. Je suis honteux de ma faiblesse et, au lieu de la peur, une espèce de frénésie s’empare de moi. Je me relève en jurant et en mettant mes mains, mes pieds sur les figures, les bras, les jambes, n’importe où. Je regarde le ciel en jurant, et semble le défier. Je prends mon fusil, je frappe contre la voiture, je ne sais même pas si je n’ai pas frappé sur les pauvres diables qui étaient à mes pieds.
Devenu plus calme et décidé à passer la nuit dans la voiture, près des blessés, pour me mettre à l’abri du mauvais temps, je pris un morceau de sang à la glace dans ma carnassière et je montai dedans, cherchant, en tâtonnant, celui qui m’avait demandé à boire et qui ne cessait de crier, mais faiblement. En m’approchant, je m’aperçus qu’il était amputé de la cuisse gauche.
Je lui demandai de quel régiment il était, il ne me répondit pas. Alors, cherchant sa tête, je lui introduisis avec peine mon morceau de sang glacé dans la bouche. Celui qui était à côté était froid et dur comme un marbre. J’essayai de le mettre en bas de la voiture pour prendre sa place, attendre le jour et partir ensuite avec ceux que je supposais être encore en arrière, mais je n’en pus venir à bout. Je n’avais pas la force de le bouger et, le bord de la voiture étant trop haut, je ne pouvais le pousser à terre. Voyant que le premier n’avait plus qu’un instant à vivre, je le couvris avec deux capotes que le mort avait sur lui, et, restant encore un instant assis sur les jambes de ce dernier, je cherchai dans la voiture s’il n’y avait rien qui pût m’être utile. N’ayant rien trouvé, j’adressai encore la parole au premier, mais inutilement. Je lui passai la main sur la figure : elle était froide, et, à la bouche, il avait encore le morceau de glace que je lui avais introduit. Il avait cessé de vivre et de souffrir.
Ne pouvant, sans m’exposer à périr, rester plus longtemps, je me disposai à partir, mais, avant, je voulus encore regarder la femme qui était à terre, pensant que c’était Marie, la cantinière, que je connaissais particulièrement comme étant du même pays que moi, et, profitant de la clarté que la lune donnait dans ce moment, je l’examinai et, à la taille et à la figure, je fus certain que c’était une autre personne.
Re: Mémoires du Sergent Bourgogne
J'avais rien lu de tel sur le sujet....c'est très vivant si j'ose dire. Faudra que je me procure ce livre
_________________
- Do you ever feel lonely?
- Only around people.
Re: Mémoires du Sergent Bourgogne
Je ne me souvenais plus de cet épisode. je l'ai lu il y a longtemps. C'est effectivement un témoignage dont on ne peut se passer quand on s'intéresse à cette période. Et quand on lit cela, et que l'on compare nos difficultés aux leurs, ou bien, on se trouve ridicule, ou bien cela nous redonne du courage, dans tous les cas, il y a un impact.
Jean46- Messages : 466
Date d'inscription : 08/07/2015
Age : 65
Localisation : Escamps (Lot 46)
Re: Mémoires du Sergent Bourgogne
Poignant ce récit d' un héros méconnu ( comme tant d' autres )
Eric- Messages : 7645
Date d'inscription : 15/11/2012
Age : 82
Re: Mémoires du Sergent Bourgogne
Je lis beaucoup de mémoires de grognards et d'officiers de cette période; celui de Bourgogne se distingue effectivement par son côté reportage réaliste, appuyé par une langue élégante (très différente de celle de Coignet) mais sans l'emphase et les fioritures de Ségur. Il n'écrit pas pour se justifier ou se donner le beau rôle et il y a des passages terribles sur ses regrets de ne pas avoir partagé avec ses camarades de toujours des pommes de terre gelées.
Le mélange d'horreur, d'angoisse et malgré tout d'humanité me fait penser aux écrits de la Grande Guerre (notamment Dorgelès). L'abnégation et la résistance physique de ces survivants m'impressionnent au plus haut point. Je pense sincèrement qu'il faut encourager à les lire.
Si cela vous intéresse, les mémoires du sergent Bourgogne sont disponibles en intégrale sur:
https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9moires_du_Sergent_Bourgogne
Le mélange d'horreur, d'angoisse et malgré tout d'humanité me fait penser aux écrits de la Grande Guerre (notamment Dorgelès). L'abnégation et la résistance physique de ces survivants m'impressionnent au plus haut point. Je pense sincèrement qu'il faut encourager à les lire.
Si cela vous intéresse, les mémoires du sergent Bourgogne sont disponibles en intégrale sur:
https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9moires_du_Sergent_Bourgogne
Re: Mémoires du Sergent Bourgogne
Je te rejoins tout à fait sur ce point. Pour être franc, j'avais lu ses mémoires, "vieil adolescent". Et elles me sont toujours restée en... mémoire. Ce souvenir de l'héroïsme (même "primaire" par rapport à la survie) de ces hommes morts ou pas en Russie, de tous les êtres qui ont vécu ces drames quelques soient les périodes, m'a marqué dès mon plus jeune âge. Il m'a beaucoup aidé tout au long de ma vie dans les moments les plus difficiles et comme je disais, ou pour relativiser ou bien pour me dire que tant qu'on est en vie, l'espoir est toujours possible quoi que l'en rencontre. Et le sergent Bourgogne comme certains autres en sont le plus parfait exemple.
Jean46- Messages : 466
Date d'inscription : 08/07/2015
Age : 65
Localisation : Escamps (Lot 46)
Sujets similaires
» Faire ses propres transfers (par Sergent Perry)
» Armée de Bourgogne (XVe)
» GUERRE DE BOURGOGNE
» 22 juin 1476 - bataille de Morat (Bourgogne vs suisses)
» Armée de Bourgogne (XVe)
» GUERRE DE BOURGOGNE
» 22 juin 1476 - bataille de Morat (Bourgogne vs suisses)
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum